Pourquoi vous présentez-vous ?

Marie-Alix Canu-Bernard (MACB) : Pour faire bouger les choses ! Le tandem que nous formons avec Laurent est parfaitement complémentaire en termes de parité et de parcours professionnels. C’est aussi l’histoire d’une rencontre. Quand Laurent m'a proposée de me présenter à ses côtés, cela a été  pour moi une évidence.

Laurent Martinet (LM) : D'abord, j'ai constaté qu'à l'Ordre, si l'on veut accomplir des choses, on peut le faire. Il suffit de volonté et de détermination. 
Par ailleurs, le mandat est extrêmement court et certains chantiers ont besoin de s'inscrire dans la durée. Je pense notamment à la réforme de la formation, à l’instauration d’un dialogue constructif avec le CNB et les pouvoirs publics. Il y a encore énormément à accomplir pour aller plus loin en termes de parité, de mobilité professionnelle.
Enfin, c'est aussi la rencontre avec Marie-Alix : femme,  pénaliste et engagée.

Un commentaire par rapport aux réactions suite à votre candidature ?

LM : Les réactions violentes qu’a suscitée notre candidature en disent long sur le conservatisme d’une partie de l’institution. Oui, la candidature d’un vice-bâtonnier est parfaitement légale mais ce n’est pas le sujet. Ce qui intéresse les avocats parisiens c’est l’efficacité des actions qui sont menées pour le barreau, la gestion rigoureuse de leurs cotisations et les projets portés par les candidats. Je veux rassurer ceux qui veulent confisquer le débat : les avocats parisiens auront l’opportunité de dire ce qu’il pense de notre candidature les 23 et 25 juin prochains !

MACB : On a beaucoup lu et entendu nos détracteurs. Mais ils sont nombreux au cœur même de l’institution à soutenir le principe de la candidature de Laurent. Madame le Bâtonnier Christiane Féral-Schuhl, sans s’exprimer sur notre candidature, considère que c'est dans l'ordre des choses que le vice-bâtonnier se présente. Cela ne devrait susciter aucune réaction. Je remarque que chez certains, les polémiques stériles remplacent les arguments de fond.

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

MACB : Notre programme est entièrement tourné vers nos confrères et se décline en trois grandes parties : un Ordre économe et exemplaire pour garantir de nouveaux droits, un Ordre plus juste et en phase avec son temps, un Ordre qui regarde sans tabou les nouvelles opportunités de l’Avocat et qui n’a pas peur d’affronter les défis de demain.

LM : Le fil directeur c'est effectivement un ordre résolument au service des confrères.
Nous avons montré notre capacité à avoir des idées et à les mettre en place, notamment sur la formation, l'international, les affaires publiques, la parité, le congé paternité...

Nous avons également mené une politique financière exemplaire qui nous permet d'avoir un équilibre budgétaire. 
Le barreau est très en phase avec la réalité actuelle.

Quelle doit être la place du barreau de Paris dans les institutions de la profession ?

MACB : Il était indispensable, pour que la profession puisse s'exprimer auprès des pouvoirs publics, de la réunir. Laurent Martinet a activement contribué au rapprochement entre le CNB, la Conférence des Bâtonniers et le Barreau de Paris. Aujourd’hui cela fonctionne.

LM : Le barreau de Paris représente près de la moitié des avocats français, il a donc nécessairement un rôle moteur à jouer au sein de nos institutions représentatives. Notre responsabilité, c’est de rassembler la profession pour faire face aux défis de demain. A cet égard, nous pouvons enfin travailler de façon harmonieuse avec le CNB et nous exprimer d'une seule voix face aux pouvoirs publics. Cela n’empêche pas que nous puissions avoir une approche différente sur certains sujets, comme sur la postulation par exemple. Notre devoir impérieux est de nous exprimer ensemble !

Etes-vous favorables à l'interprofessionnalité ?

LM / MACB : Dans les textes, l’interprofessionnalité est déjà une réalité et la profession y est, dans son ensemble, largement favorable. Nous sommes sur la même ligne. 
Néanmoins, nous sommes fermement opposés à une interprofessionnalité entre avocats et professions non juridiques, en particulier avec les professionnels du chiffre.

Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ? 

MACB : Nous nous sommes succédés au Conseil de l’Ordre et nous connaissons parfaitement l’institution. C’est important pour agir dès le premier jour du mandat. Notre campagne est celle des idées, nous ne confondons pas élection professionnelle et bataille politicienne.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)

A propos des candidats

Laurent MARTINET, Candidat au Bâtonnat 2016
Laurent Martinet est avocat au barreau de Paris depuis 1991. 
Il exerce au sein du cabinet d'avocats international Jones Day depuis 2003 en qualité d’associé où il a créé le département Contentieux - Droit commercial.
Laurent Martinet a été membre du Conseil de l’Ordre en 2008 puis Secrétaire de la Commission Internationale (2010) et enfin Conseiller du bâtonnier aux affaires internationales (2011).
Il est élu, en 2012, vice-bâtonnier du barreau de Paris aux côtés de Pierre-Olivier Sur.

Marie-Alix CANU-BERNARD, Candidat au vice-Bâtonnat 2016
Marie-Alix Canu-Bernard est avocate au barreau de Paris depuis 1991.
Elle exerce en droit pénal. 
Marie-Alix Canu-Bernard a créé le cabinet Canu-Bernard, qu’elle dirige depuis 1998. 
Elle a été membre du Conseil de l’Ordre (2011-2013), mandat pendant lequel elle était notamment déléguée aux affaires pénales. 
Elle est également Vice-Présidente de l’Institut de droit pénal, responsable de la Commission pénale ordinale et ancienne secrétaire adjointe de la Commission de déontologie, membre de l’Association des Avocats Pénalistes (ADAP) et de l’Association Française des femmes juristes (AFFJ).

Site de campagne de Laurent MARTINET et Marie-Alix CANU-BERNARD, "Vous allez entendre parler de vous" - http://www.martinet-canubernard.fr/