Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai réellement commencé ma carrière en 1997 dans le groupe Orange (France Télécom à l’époque). En 2001, j’ai rejoint le groupe Wanadoo qui venait de se créer pour prendre en charge le support juridique aux activités B2B du groupe, puis en 2003, j’ai pris la responsabilité de la fonction juridique internationale du groupe Wanadoo notamment pour le M&A, le droit de la concurrence, les partenariats internationaux et l’animation de la filière. En 2005, je suis devenu directeur juridique adjoint des activités B2C d’Orange en France, plus particulièrement en charge des portails et du multimedia. En 2008, j’ai participé à la fondation de la direction juridique Nouvelles Activités et Partenariats Stratégiques en prenant la responsabilité des grands partenariats stratégiques avec Apple, Google, Yahoo !, Microsoft, Nokia et RIM notamment. En 2011, j’ai pris la responsabilité de la direction juridique du groupe Orange en charge de supporter la fonction technique du groupe et notamment les réseaux fixes et mobiles, les services IT, le business du roaming, du wholesale national et international, de la recherche et de l’innovation, avec un rattachement hiérarchique direct au directeur juridique du groupe Orange et un rattachement fonctionnel au directeur exécutif Innovation, Marketing et Technologies.  

Qu’est-ce qui a présidé à votre nomination à la tête de la direction juridique d'OBS Monde ?

Il y a sans doute plusieurs raisons à cela. Le groupe Orange et mes différents managers m’ont toujours donné l’opportunité de pouvoir évoluer dans la fonction juridique de manière variée et internationale, avec des changements de postes réguliers et je les en remercie. J’ai pu ainsi développer mes compétences, prendre des responsabilités de plus en plus importantes et acquérir des expériences très riches, aussi bien en termes de businesses supportés, que de management d’équipes, ou encore d’organisations. Enfin, mon envie et ma motivation personnelle à prendre la direction de ces équipes était vraiment très forte, notamment en raison du caractère très international du poste et des challenges business et opérationnels.  

Comment est organisée la direction juridique ?

C’est une organisation à la fois placée au plus près des opérations afin de répondre au mieux à la demande de l’activité commerciale (support juridique aux équipes de vente) et à la fois plus en support pour tout ce qui est transverse (support juridique au marketing ou à la compliance par exemple).

Comment fonctionne la direction juridique ?

Elle est très bien positionnée dans l’organisation générale car nous avons accès à l’ensemble des comités de direction et des instances ad hoc où notre présence est utile et nécessaire. C’est un fonctionnement simple dans le sens où les managers sont en général proches et accessibles et il n’y pas de multiplication des niveaux hiérarchiques. Les quelques difficultés que nous pourrions rencontrer sont liées au caractère mondial de cette direction. Par exemple, les décalages horaires m’obligent à réunir mon comité de direction à 13h car il est alors 7h du matin à Singapour pour le directeur juridique Asia and Pacific et 19h à Atlanta pour le directeur juridique Americas. Mais malgré cela, nous arrivons à tenir nos vidéo conférences tous les quinze jours.

Vous arrive-t-il d’externaliser certaines fonctions ?

Oui bien sûr. Nous externalisons ce qui nous est indispensable d’externaliser, c’est-à-dire en général les contentieux avec représentation obligatoire et exceptionnellement des prestations de conseil sur des domaines dans lesquels nous n’avons pas d’expertise en interne. Mais dans tous les cas nous mettons en place une collaboration très étroite entre nos conseils et nos juristes, il s’agit d’un véritable binôme. 

Comment voyez-vous votre rôle ?

Je suis avant tout le manager de la fonction juridique d’Orange Business Services. Nous avons des équipes juridiques compétentes, diverses et humainement riches. Il m’appartient de porter la vision stratégique à mon équipe de direction pour donner à nos collaborateurs du sens à leurs actions. Je dois aussi manager la diversité car nous sommes une centaine de juristes et paralegals de 15 pays différents, répartis sur 21 sites dans le monde. Il me faut aussi conduire le changement et l’adaptation quand ils sont nécessaires et faire progresser mes équipes tout en favorisant un fort esprit d’équipe. Je me dois de faire cela pour que nous soyons efficace et que nous parvenions aux résultats attendus, tout en produisant la meilleure qualité de service pour nos clients internes. Par ailleurs, en tant que membre de l’équipe de direction d’Orange Business Services je participe à toutes les instances de gouvernance importantes telles que le comité exécutif, le comité d’investissement, le business committee, etc et j’ai donc la responsabilité d’y apporter les avis et conseils pertinents pour éclairer nos décisions.

Quelles sont les spécificités propres à OBS ?

La spécificité de la direction juridique OBS réside clairement dans les 15 pays dans lesquels nous avons des juristes et à notre capacité à animer cette fonction dans ce cadre. Nous avons notamment mis au point un programme d’échanges pour les juristes que nous appelons le "talent sharing". Il s’agit pour nos juristes pendant une durée en général de trois à six mois d’aller travailler dans une autre équipe juridique que la leur : ainsi un de nos juristes basé à Hong Kong est venu récemment passer trois mois à Paris pour travailler dans une autre équipe juridique, mais nous l’avons fait aussi avec un juriste basé à Atlanta qui est venu travailler à Londres, une de nos juristes basée à Novossibirsk, et une autre basée à Zurich. 

Propos recueillis par Arnaud Dumourier