Le Monde du Droit a interrogé Elodie Cressol, Directeur juridique du groupe IDEX.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Titulaire d’un DESS de "juriste d'entreprise publique - économie mixte" (Paris 1), j'ai ciblé mes expériences dans des entités chargées de grands services publics (transport/ déchets/énergie).
Après trois années passées chez TRANSDEV en tant que juriste droit public spécialisée dans la passation des délégations de service public de transport de voyageurs, j'ai rejoint rejoint SITA (Groupe SUEZ ENVIRONNEMENT) afin de prendre la responsabilité des contrats publics du Groupe en matière de collecte des déchets (notamment des marchés publics), et ce pendant 7 ans.
Je suis aujourd’hui Directeur Juridique du Groupe IDEX (secteur de la maintenance d’installations énergétiques et de grands réseaux de chaleur et de froid) depuis sept années.
Outre le contentieux, le corporate et les opérations sur structures, je suis également en charge des contrats publics du Groupe (concessions et PPP) ainsi que des assurances.
Comment est organisée la direction juridique ?
La Direction Juridique est composée de 10 personnes et chaque juriste exerce une ou plusieurs spécialités (corporate et mna, droit public des affaires, droit privé, urbanisme, concurrence, contentieux et assurances).
Cette diversité de compétence permet aux juristes de répondre à la fois aux impératifs de la Direction Générale en matière de gestion des risques au niveau du Groupe ainsi qu'aux questions plus ciblées des opérationnels concernant les contrats, appels d'offres ou réclamations.
Comment fonctionne la direction juridique ?
La Direction Juridique est centralisée au siège, c'est à dire qu'il n'y a ni juriste en régions, ni en filiales.
La Direction Juridique est directement rattachée à la Direction Générale, ce qui nous permet d'être informés en amont des projets de développement et restructuration.
Nous travaillons quasi quotidiennement avec la Direction Financière, la Direction du Développement mais aussi la Direction des Achats.
Compte tenu des compétences de chacun des juristes, ces derniers ont souvent l'occasion de travailler en mode "gestion de projet" avec des financiers, techniciens ou commerciaux.
Ce fonctionnement me semble nécessaire afin de permettre aux juristes d'être "au coeur" des dossiers.
Vous arrive-t-il d’externaliser certaines fonctions ?
Cela arrive mais pas de façon régulière.
L'externalisation est surtout une réponse en cas de surcharge de travail ou bien lorsque des circonstances particulières imposent un "regard extérieur".
Comment voyez-vous votre rôle ?
Je tiens tout particulièrement à ce que la Direction Juridique soit au service des agences et filiales en régions que nous considérons comme nos clients.
En effet, même si bien entendu, la gestion d'un Groupe nécessite le respect de procédures internes, je reste persuadée que c'est en accompagnant quotidiennement les opérationnels sur le terrain que nous pouvons faire en sorte que la voix des juristes soit entendue et surtout respectée avec pour objectif final, une meilleure gestion des risques.
En d'autres termes, le meilleur des conseils ne vaut rien si la personne qui en est la destinataire n'est pas prête à l'entendre !
Notre rôle est que chaque personne du Groupe, à son niveau, soit convaincue de l'intérêt de la chose juridique et pour ce faire, il faut savoir "rendre service", au sens premier du terme.
Quelles sont les spécificités propres à votre direction juridique ?
Elle est particulièrement pragmatique et opérationnelle et il s'agit, je pense, de ses plus grands atouts.
Etre au service du business n'empêche aucunement de remplir correctement son métier de juriste, bien au contraire.
C'est pour cette raison que je suis aussi particulièrement attachée à la formation en interne et que je me rends régulièrement en agence pour non seulement former les opérationnels sur tel ou tel sujet, mais aussi et surtout pour rencontrer les équipes et mieux appréhender les besoins.
Un mot de conclusion ?
Les Directions Juridiques doivent absolument s'améliorer en matière de communication en interne en faisant mieux connaitre leurs actions et réalisations afin qu'on arrête de penser une bonne foi pour toute que nous ne sommes utiles qu'en cas de problème !
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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