Emmanuelle Porte, Associée, Bird & Bird

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Emmanuelle PorteLe Monde du Droit a interrogé Emmanuelle Porte lors de son arrivée au sein du pôle Corporate / Life Sciences du cabinet Bird & Bird en tant qu'associée.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre Bird & Bird?

Bird & Bird a un focus sectoriel très affirmé, notamment en Tech&Com et Life Sciences en France et à l’international. C’est une formidable plateforme d’experts en IP/IT qui sert une très belle clientèle et qui ambitionne un développement sur le corporate via ces expertises sectorielles. Je crois beaucoup dans la synergie entre les practices du droit et les expertises sectorielles et je souhaitais rejoindre un cabinet qui a une telle vision. A Paris, l’équipe d’environ 100 avocats m’a séduite, elle est très dynamique, et se positionne activement sur les enjeux de demain en nouvelles technologies, fintech, data protection, énergie et Life Sciences, qui est mon axe de développement. Bird & Bird voulait se renforcer en corporate et en Life Sciences, l’équation était donc évidente pour moi. Je voulais retrouver également une dynamique à l’international, dans une firme intégrée pour servir les besoins des clients avec le même souci d’exigence qualitative et la connaissance pointue du secteur.

Pouvez-vous décrire votre parcours ?

J’ai eu la chance de connaître des opportunités très variées. Double formation ESSEC et droit, j’ai commencé ma carrière chez Archibald Andersen jusqu’à l’implosion liée à l’affaire Enron. C’est probablement chez Arthur que j’ai appris à aimer les entrepreneurs, en mêlant le chiffre au droit. Puis, j’ai rejoint Taylor Wessing, spin off de Deloitte à l’époque, où j’ai été nommée associée. Embarquée dans l’aventure de la création du bureau de Paris de Nixon Peabody US, c’est à cette occasion que j’ai développé ma clientèle et mon positionnement en biotech/medtech. Puis, c’est aussi un coup de cœur qui m’a fait rejoindre Redlink, une structure fortement entrepreneuriale française où j’ai continué mon développement auprès d’une clientèle de small et mid caps, sur de belles opérations en venture capital et IPO. 

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Mes clients, indéniablement, et les rencontres humaines que j’ai pu faire. Je vis intensément les succès de mes clients, je les suis dans leurs projets d’entrepreneurs, leurs difficultés à trouver le financement nécessaire à leurs projets innovants, j’essaie de comprendre leur secteur. C’est mon moteur d’action : ne pas être seulement un avocat, mais aussi un partenaire.

Quel est votre meilleur souvenir de carrière ?

Probablement les belles introductions en bourse auxquelles j’ai eu la chance de participer : parce qu’elles portent sur des projets passionnants et très innovants (le cœur artificiel, les implants rétiniens, des pathologies très répandues mais non traitées comme les acouphènes, la sarcopénie, la DMLA, etc.) et que j’ai le sentiment d’apporter une petite pierre à l’édifice de ces projets éthiques et porteurs d’espoir pour des milliers de patients.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Le corporate avant tout : le M&A, le venture capital et les IPO. Je suis présente de la création de la société par spin off de laboratoires et structures académiques par exemple, aux levées de fonds en amorçage et tours de financement plus structurants, opérations de croissance externe, vers les sorties industrielles et boursières. Les partenariats et joint-venture avec les industriels sont également des sujets de plus en plus d’actualité.

Qui conseillez-vous ?

J’accompagne essentiellement des entrepreneurs, des scientifiques, des smidcaps, dans le secteur des Life Sciences, biotech/medtech à ce jour. Je conseille par exemple l’ensemble des sociétés créées par Bernard Gilly et son équipe dans le réseau très innovant qu’il a fondé : Ibionext. Un beau groupe de cliniques, le Groupe Sinoué, un groupe d’impression en ligne, Cimpress. Mais aussi des clients « tech » dans leurs opérations de financement en venture capital.

Quels sont selon vous les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d’activités ?

Dans le financement des biotech/medtechs, l’IPO de Gensight Biologics sur Euronext, la création du fonds de capital-risque très entrepreneurial "Ibionext Growth Fund" qui a levé 46M€ lors de son premier closing (et ambitionne de clôturer à 100M€), pour financer la croissance des ruptures technologiques. La participation plus fréquente de fonds de corporate venture aux tours d’investissement qui se double souvent d’un partenariat industriel. Et l’arrivée très marquée de fonds anglo-saxons en venture loans et outils plus complexes de financement boursier comme les OCABSA.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Nous allons essayer de renforcer ensemble l’offre Life Sciences, à partir de la belle clientèle pharma déjà ancrée en particulier en IP, réglementaire et licensing/contractuel, afin de couvrir tout le spectre des compétences en corporate, venture capital, IPO, data protection, etc. ; et continuer à développer le secteur des biotech/medtech mais aussi les nouveaux secteurs comme l’e-santé, les applications mobiles autour de la santé grâce à l’expertise IP/IT de Bird & Bird.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)


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