Selon une étude de l’OCDE et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle, les importations de produits contrefaits et piratés s'élèvent à près de 500 milliards de dollars par an, soit environ 2,5 % des importations mondiales.
Le rapport intitulé “Trade in Counterfeit and Pirated Goods: Mapping the Economic Impact” de l’OCDE et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle a chiffré la valeur mondiale des importations de biens contrefaits à 461 milliards de dollars en 2013, soit environ 2,5 % des importations mondiales (17 900 milliards de dollars) ce qui représente l’équivalent du PIB de l’Autriche. C’est légèrement supérieur à l’étude de l’OCDE de 2008 qui estimait que les biens contrefaits représentaient jusqu’à 1,9 % des importations mondiales, et ce, alors même qu’elle reposait sur des données et une méthodologie plus limitées. Les contrefaçons représentent jusqu’à 5 % des biens importés par l’Union européenne (116 milliards de dollars).
Les pays dont les entreprises ont été les plus touchées par la contrefaçon entre 2011 et 2013 sont les États-Unis, dont les marques et les brevets représentaient 20 % des copies, suivis par l’Italie, avec 15 %, la France et la Suisse, avec 12 % chacune, le Japon et l’Allemagne, avec 8 %, et le Royaume-Uni et le Luxembourg.
Des produits contrefaits à 63,2% d'origine chinoise
La Chine reste de loin le premier producteur de contrefaçons, ses produits représentant 63,2% des saisies totales, devant la Turquie (3,3%), Singapour (1,9%), la Thailande (1,6%) et l’inde (1,2%). Mais les entreprises chinoises les plus innovantes sont elles aussi victimes de ces pratiques.
Les envois postaux sont le principal mode d’expédition des copies ; ils représentaient 62 % des saisies entre 2011 et 2013, une proportion qui témoigne de l’importance croissante du commerce en ligne dans les échanges internationaux. Les produits contrefaits empruntent des itinéraires complexes, qui les font passer par les plus grandes plateformes d’échanges mondiales, telles que Hong Kong et Singapour, et par des zones de libre-échange comme celles des Émirats arabes unis. Ils transitent également par des pays dotés d’une faible gouvernance ou en proie à une forte criminalité organisée, comme l’Afghanistan et la Syrie. Le rapport montre que ces itinéraires commerciaux varient considérablement d’une année sur l’autre, les réseaux de contrefacteurs trouvant sans cesse de nouvelles failles.
Les contrefaçons concernent tous types de produits, des sacs à main et parfums, aux pièces de machine et produits chimiques. Si les chaussures sont les produits les plus copiés, on observe des violations du droit de propriété intellectuelle jusque sur les fruits (fraises et les bananes). Les contrefaçons peuvent également être dangereuses pour la santé des personnes quand cela concerne des pièces automobiles défectueuses, des médicaments aux effets néfastes, des jouets dangereux, du lait pour bébé sans valeur nutritive ou encore des instruments médicaux donnant des mesures erronées.
Arnaud Dumourier (@adumourier)
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