Karine Montagut, Associée, Norton Rose Fulbright

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Karine Montagut, Associée, Norton Rose FulbrightRécemment nommée associée chez Norton Rose Fulbright, Karine Montagut répond aux questions du Monde du Droit.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Norton Rose Fulbright ?

Ma décision de rejoindre Norton Rose Fulbright a été le fruit d’une longue réflexion, mêlant à la fois ma volonté d’évolution de ma carrière professionnelle au sein d’une structure anglo-saxonne disposant d’un réseau international de qualité et celle de m’associer à des avocats dynamiques et de renom dans les domaines d’activités qui sont les miens et qui me permettraient d’offrir à mes clients la compétence réglementaire indispensable à mon activité M&A dans des domaines spécialisés tels que les institutions financières et la pharma. Norton Rose Fulbright s’est finalement assez rapidement imposé comme le cabinet avec lequel les synergies et les potentiels de développements étaient les plus évidents et, après seulement trois semaines au sein de la structure, je peux d’ores et déjà confirmer que mon choix est entièrement conforté.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

A la fin de ma maîtrise de droit des affaires et fiscalité à Assas, j’ai intégré l’école des avocats. A l’époque, le cursus était plus court et les heures de cours moins nombreuses, j’ai donc entamé la même année un DESS Juriste d’Affaires à Paris V dont je suis sortie major. Parlant anglais depuis mon plus jeune âge, je me suis assez naturellement orientée vers des cabinets d’envergure internationale. C’est ainsi qu’en 1997, Slaughter and May Paris (qui a fusionné depuis avec Bredin Prat) a accueilli le « bébé lawyer » que j’étais. J’ai passé 4 années formidables chez Slaughter and May, puis considérant qu’un avocat se devait d’avoir plusieurs expériences professionnelles dans sa vie, j’ai décidé de parfaire mon éducation professionnelle chez Allen&Overy à Paris et à Londres. En 2007, je suis devenue Counsel dans le département Corporate ce qui m’a permis de développer ma propre clientèle et d’accroître ma visibilité sur le marché.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Sans hésitation, Jean-Claude Rivalland, managing partner du bureau parisien de Allen&Overy. Il a été mon « patron » au sens des anciennes générations et mon « mentor » au sens des nouvelles. Il a été précurseur sur un certain nombre de sujets, dont la promotion des femmes avocats, même s’il s’est heurté et se heurte parfois encore aux « irrésistibles gaulois », ou encore le cross-selling inter-départements (un jeu d’équipes naturel pour les anglo-saxons mais source de réactions épidermiques pour de nombreux avocats français). Je citerais également Nicolas Bichot, aujourd’hui associé de son propre cabinet après avoir fondé avec Jean-Claude Rivalland le bureau de Paris de Allen&Overy, pour sa détermination, son courage et… sa conduite automobile. Pour finir, je citerais Peter Kett, qui était le managing partner du bureau de Paris de Slaugther and May, et qui a été le premier à me faire confiance et à me laisser gérer seule, clients et dossiers ; il avait pressenti que mon caractère indépendant s’épanouirait mieux ainsi pour le plus grand bénéfice du cabinet !

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ? 

Il y en a beaucoup… Je choisirai cet appel de la directrice juridique France de Google en février 2013 pour représenter Google dans le cadre de la création du Fonds Google-AIPG pour l’Innovation Numérique de la Presse, dossier passionnant et que j’ai perçu comme une reconnaissance par le marché des efforts accomplis en termes de visibilité notamment.

Quels sont vos domaines de compétences ?

Je suis un avocat transactionnel qui s’est spécialisé dans des secteurs plus spécifiques que sont les institutions financières, la pharma et les médias. A cet effet, je travaille en équipe avec les avocats de mon cabinet qui sont spécialisés dans les questions réglementaires liées à ces secteurs d’activité. Cela étant, donnez-moi un dossier M&A avec un industriel du DIY* et j’aurais autant de plaisir que dans mes domaines de prédilection.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Il est clair que l’activité M&A souffre notamment des difficultés économiques rencontrées par la France au cours de ces dernières années. Que ces difficultés économiques couplées notamment aux lois sociales (et en particulier la dernière en date - 31 juillet 2014) qui imposent de nouvelles contraintes dans le cadre des cessions et acquisitions, ralentissent la fluidité des transmissions d’entreprises, pourtant nécessaire et gage de la santé économique et sociale d’un pays. Néanmoins, le marché semble connaître un frémissement avec des opérations d’envergures comme celle de l’OPA lancée par Orange sur Jazztel, sur laquelle est notamment intervenu Norton Rose Fulbright.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille de grands groupes français, européens et anglo-saxons œuvrant notamment dans les secteurs mentionnés ci-dessus.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Mes objectifs sont de contribuer à la croissance et au rayonnement de notre département Corporate « parisien », en France et à l’international, notamment dans les secteurs de l’industrie que je connais le mieux. Notre équipe est l’une des plus importantes en France à ce jour, et son travail remarquable, entre autre dans le cadre de transactions à l’international ou transfrontalières, la rende particulièrement attractive. Je soulignais par ailleurs précédemment la renommée des équipes du cabinet. Que ce soit en France, en Europe, ou encore aux Etats-Unis, au Canada, en Afrique du Sud ou en Australie, j’espère pouvoir rapidement présenter à mes clients nombre de mes associés chacun dans leur discipline.

*DIY (Do It Yourself) est l’acronyme anglais désignant les GSB (Grandes Surfaces de Bricolage). 

Propos recueillis par Arnaud Dumourier