Philippe Rochmann, associé au sein du Cabinet Maison Eck, et Laurence Kiffer, avocate associée chez Teynier-Pic, proposent leur candidature au Conseil de l'Orde en "binome de courtoisie", l'occasion pour le Monde du Droit d'en savoir davantage sur leurs motivations.
Pouvez-vous vous présenter ?
LK : Avocat depuis 1991, j’exerce comme associée du cabinet Teynier Pic, structure dédiée au règlement des litiges. Mon activité est très orientée à l’international. J’ai coprésidé la commission ouverte arbitrage du Barreau de Paris de 2007 à 2014. Actuellement je suis vice-présidente de l’Association Française d’Arbitrage (AFA), institution d’arbitrage française indépendance. Je suis également vice-présidente de la commission arbitrage de l’Union Internationale des Avocats (UIA) et membre du conseil d’administration de Droit et Procédure.
PR : Je suis ancien conseil juridique, donc avocat depuis 1992. Je suis associé-gérant de Maison Eck depuis 1988, un cabinet fondé en 1882, spécialisé en droit fiscal. Dès la fusion des professions de conseil juridique et d’avocat en 1992, je me suis engagé auprès de mes confrères pour la défense de la profession et de nos confrères. J’ai été impliqué dans plusieurs instances professionnelles, administrateur de l’Ecole de formation du barreau, membre du Comité de direction de la CARPA et administrateur de l’UNCA (Union nationale des CARPA). J’ai également assuré des fonctions syndicales au bureau national de l’ACE (Association des avocats conseils d’entreprise). Depuis 2009, je suis président de la Compagnie des avocats conseils de Paris et d’Île-de-France, un syndicat professionnel créé en 1876.
Pourquoi avez-vous décidé d'être candidats ?
LK : Cette candidature s’inscrit dans le prolongement de mon parcours associatif et de mon engagement de longue date pour la promotion de la place de Paris, comme place d’arbitrage. Au travers du rôle d’expert auprès de l’Ordre, d’une action de lobbying auprès des pouvoirs publics ou de la représentation de notre Barreau au sein d’une institution internationale, j’ai mesuré la force des liens tissés par la solidarité. C’est pourquoi je souhaite participer à la réflexion collective et créative au sein du conseil de l’Ordre. Ma pratique en France et à l’international des modes alternatifs de résolution des litiges est un atout pour appréhender la nouvelle donne de la Justice du XXIéme siècle et convaincre du rôle de Paris comme place de droit.
PR : Je me suis toujours intéressé à la chose publique et à servir mes confrères et défendre la profession. J’ai effectué un certain nombre de missions à la demande de plusieurs Bâtonniers. La Compagnie des avocats conseils que je préside a été un lanceur d’alerte, en janvier 2015 au côté du barreau de Paris, pour éviter que la loi Macron ne légalise le transfert d’une grande partie de notre activité aux experts-comptables.
Autre facette de mon activité, j’ai été responsable de la création et de la gestion de Praeferentia pendant plus de trois ans. Cette centrale de référencement permet à nos confrères d’économiser environ 30% sur l’achat de biens et services nécessaires à l’exercice de notre métier et propose bien d’autres services.
Je participe au barreau entrepreneurial depuis sa création. J’ai été expert de la commission Statut professionnel de l’avocat et suis actuellement expert de la commission Droit de l’entreprise du Conseil National des Barreaux.
Compte tenu de l’ensemble de ces engagements j’ai pensé qu’il était temps de mettre un pied « dans le grand bain » et présenter ma candidature au Conseil de l’Ordre.
Pour conclure ce point, je dois vous dire que l’élection de mes amis Fréderic Sicard comme bâtonnier et Dominique Attias comme vice-bâtonnier, en juin 2015, a été un élément moteur particulièrement déterminant pour me présenter aux suffrages de mes confrères.
Quelles sont les actions que vous souhaitez mener dans le cadre de votre mandat ?
LK : Je mettrai ma connaissance de notre profession en France et à l’étranger au service de notre Ordre pour servir la politique du Bâtonnier et de la vice-Bâtonnière, accompagner nos confrères et soutenir une profession qui doit être respectée par les pouvoirs publics. Ma connaissance de l’environnement international et les relations établies avec mes confrères étrangers m’ont permis d’apprécier l’importance du Barreau de Paris à l’étranger et le rôle de Paris comme place de droit.
Consciente de cette dimension, je serai en mesure de contribuer à la visibilité de notre Barreau à l’international.
PR : Mon souhait est d’être élu et selon la règle établie, je remplirai les missions que mon bâtonnier
souhaitera de me confier. Vous savez qu’un élu de première année s’intègre aux équipes déjà constituées et participe modestement à ce qui a fonctionné parfaitement bien avant son élection.
Bien entendu j’ai certaines compétences connues de mon bâtonnier et certaines convictions très fortes sur notre avenir que je souhaite faire partager à vos lecteurs.
Je pense tout d’abord que face à une concurrence des autres professions réglementées et des nouveaux acteurs qui « uberisent » les services et le droit, une formation plus axée sur la pratique professionnelle nous permettra d’augmenter la valeur ajoutée de nos prestations et de gérer nos cabinets comme des entreprises.
Ensuite, je pense que la poursuite active du lobbying et de la communication externe par le service « Affaires publiques » de l’Ordre, nous permettra de redevenir l’interlocuteur incontournable et respecté des pouvoirs publics afin que nos propositions soient plus souvent retenues. Vous l’aurez compris la formation, l’adaptation de notre profession à la nouvelle économie et notre action vis-à- vis des pouvoirs publics sont les convictions que je souhaite mettre à la disposition de mes confrères.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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