Le Monde du Droit a interviewé Thomas McDonald candidat aux élections du Conseil de l'Ordre des avocats de Paris (15-16 décembre 2015).
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je suis américain, originaire de Louisiane où j’ai prêté serment au Barreau en 1974. J’ai débuté dans le bureau new-yorkais de Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, puis je suis arrivé à Paris en 1978 dans le cadre d’un détachement.
Je me suis alors attaché à la France et y ai poursuivi ma carrière dans le cabinet français Archibald puis dans un cabinet britannique. J’exerce chez White & Case depuis 1999 à Paris, avec entre 2009 et 2013 une présence dans les bureaux de White & Case en Europe de l’Est. J’ai durant ces années développé une expertise dans le financement d’actifs.
Qu'est-ce qui a motivé la décision de votre candidature au Conseil de l’Ordre ?
Mon attachement au caractère unique et éthique de notre profession, et cela depuis longtemps. J’ai démissionné à deux reprises (en 1992 et en 1999) des cabinets où j’exerçais, parce que ceux-ci souhaitaient fusionner avec une filiale d’un groupe international d’audit et d’experts comptables, dont la culture n’était pas la mienne et celle à mon sens de nôtre profession.
D’autre part les années passées en Europe de l’Est m’ont fait prendre conscience de l’importance de l’enseignement de la déontologie auprès de notre profession. Je me suis engagé sur ce sujet depuis 2011, en participant à la création d’un séminaire annuel de déontologie s’adressant aux étudiants russes, et j’ai à cœur de m’engager plus encore pour l’enseignement de la déontologie en France.
Que pensez-vous apporter au Conseil ?
Du débat. Pour répondre aux défis auxquels notre profession est, ou sera, confrontée. Je reste profondément attaché à la déontologie de l’avocat français, ma démarche étant dès lors de chercher les adaptations permettant d’en défendre l’essentiel, en faisant, pourquoi pas, évoluer ses aspects pratiques. En effet mes années d’exercice à l’étranger m’ont rendu sensible aux défis que notre déontologie doit relever, à travers la question des perquisitions mais aussi de la confidentialité des échanges entre avocats, de l’intégration des juristes d’entreprise, et de l’émergence des nouvelles technologies et nouveaux acteurs du droit.
En cas d’élection, quelles seront vos priorités au sein du Conseil ? Comment comptez-vous défendre les intérêts de l'Ordre et de la profession ?
Un membre du Conseil de l’Ordre doit avant tout être à l’écoute de la profession et travailler. Je suis devenu of counsel pour avoir le temps de mener à bien un engagement visant à transmettre aux nouvelles générations d’avocats une profession pérenne et forte. Cette pérennité passe par un long travail de fond sur les sujets évoqués précédemment, auxquels je contribuerai activement et avec conviction, en apportant mon regard international.
Propos recueillis par Arndrea Batignani