Le Monde du Droit a interrogé Stéphane Fertier et Nathalie Ganier-Raymond, avocats candidats aux élections au Conseil de l'Ordre de Paris 2018. 14 nouveaux membres du conseil de l’Ordre pour un mandat de 2019 à 2021, par binômes paritaires, une femme, un homme seront élus à l'issue des élections des 4 et 6 décembre 2018.
Pourquoi vous présentez-vous ?
Nous nous présentons au Conseil de l'Ordre avant tout pour servir l'ensemble de nos confrères, quels que soient leur mode et domaine d'exercice ou encore leur parcours professionnel : avocats collaborateurs, individuels ou associés, jeunes/moins jeunes petites ou grosses structures, cabinets français ou internationaux, activités de conseil ou de contentieux. Chaque avocat de ce barreau a un parcours singulier, le nôtre l’est aussi et nous voulons être à l’écoute de chacun.
Quels sont les principaux axes de votre programme ?
Ne nous trompons pas d’élection. C’est aux candidats au Bâtonnat qu’il revient de présenter un programme. En revanche, nous sommes sensibles à certains sujets et notre candidature s'inscrit dans une double démarche :
- Promotion des MARD d'abord, et plus particulièrement du processus collaboratif, mode amiable efficace, conçu par et pour les avocats. Nous sommes convaincus que les avocats doivent s'emparer et se former aux techniques de communication, d'écoute active et de négociation raisonnée pour relever le défi de la Justice du XXIe siècle. Nous sommes tous les deux membres de l'Association Française des Praticiens du Droit Collaboratif (AFPDC) depuis plusieurs années et sommes d’ailleurs fiers du soutien qu’elle apporte à notre candidature. Nous voulons mettre au service de nos confrères les outils de la pratique collaborative, notamment pour aider à la résolution des conflits entre avocats. Nous pensons que notre expérience dans la résolution amiable des différends pourrait utilement être mise au service de notre Ordre lors de la prise de décisions collectives, notamment.
- Développement d'une confraternité renforcée, ensuite. En effet, depuis de nombreuses années, nous constatons que nombre de confrères se sentent isolés ; isolés de notre Ordre, isolés dans leur pratique quotidienne et ce n’est pas la dématérialisation des procédures ni la configuration du nouveau tribunal qui vont arranger les choses. Pour resserrer les liens, nous proposerons - sous l'impulsion de notre Bâtonnier et du Conseil de l'Ordre – de développer des conférences de partage de compétences et d'expériences afin que la confraternité demeure le lien qui nous unit. La confraternité est notre force. Nous en sommes convaincus. Elle doit s'inscrire avec vigueur dans la réalité.
Quels sont les dysfonctionnements à l'Ordre ? Que proposez-vous comme solution(s) ?
Le mot dysfonctionnement est inapproprié. Certes, il est normal de toujours vouloir toujours améliorer les choses, mais on ne peut laisser croire que l’Ordre serait systématiquement défaillant. Il nous faut être prudent et pertinent dans nos critiques et aussi responsables. Pour que notre Ordre soit entendu par les pouvoirs publics et les juridictions, il est essentiel que le plus grand nombre de confrères votent pour préserver notre indépendance. Voter, c'est participer à la crédibilité de notre profession. Voter, c'est participer à l'effort commun pour endiguer la déjudiciarisation en cours. Voter, c'est participer à la légitimité de notre Ordre comme interlocuteur privilégié.
Cela pose, en revanche, la question sensible pour ne pas dire vitale de la capacité d’attraction de l'Ordre des avocats. En effet, nos Confrères nous répètent à l’envi qu’ils ne s’intéressent pas à l’Ordre au motif que l’Ordre ne s’intéresserait pas à eux.
Nous sommes persuadés que plus les votants seront nombreux, plus les confrères pourront être exigeants envers l’Ordre et plus l’Ordre sera soucieux de répondre à leurs exigences.
Ensuite, il appartient aux différents membres de cet Ordre de faire en sorte qu’il soit plus flexible, plus réactif, plus à l’écoute des préoccupations de nosconfrères et, peut-être, qu’il communique mieux sur ce qu’il fait déjà très bien car, encore une fois, il ne s’agit pas de tout révolutionner à chaque élection.
Enfin, il y a un sujet qui nous mobilise fortement et qui est complémentaire de ce que nous avons déjà dit, c’est l’amélioration de l’image de marque de l’Avocat que ce soit à l’égard de nos clients, des pouvoirs publics mais aussi entre avocats. L’Ordre a déjà beaucoup travaillé sur la Marque Avocat et c’est un très beau projet qu’il faut poursuivre.
Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ?
Nous avons, grâce à la pratique du processus collaboratif, une façon un peu différente de concevoir notre pratique et de répondre aux préoccupations de nos clients et bientôt, nous l’espérons, de nos Confrères. De part nos parcours différents et complémentaires, nous entendons mettre cette expérience au service de l'intérêt de notre Ordre et de notre profession.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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