Candidats au bâtonnat et au vice-bâtonnat de Paris, Olivier Cousi et Nathalie Roret veulent donner une nouvelle impulsion au barreau de Paris. Tour d’horizon de leurs propositions.
Pour Olivier Cousi, il s’agit du bon moment pour se présenter, la suite logique de sa carrière, "même si cette campagne est un peu insolite" compte tenu du changement de calendrier (les élections devaient se tenir initialement en juin 2017. On sait seulement depuis peu qu’elles se dérouleront les 29 novembre et 1er décembre 2016, suite au vote par le Conseil de l’Ordre de la modification du calendrier).
Associé chez Gide depuis 1993, il a été Secrétaire de la Conférence, membre du Conseil de l’Ordre de 2006 à 2008, chargé notamment par le bâtonnier Repiquet de la création du premier CAMPUS de la formation continue des avocats en juillet 2007 puis Chef de projet avec Bruno Marguet des Campus 2008, 2009 et 2011
Le choix de Nathalie Roret comme binôme s’est imposé de lui-même. Femme d’engagements, elle a été membre du Conseil de l’Ordre (2010-2012) et est membre du CNB. Si elle concède n’avoir "jamais envisagé porter la casquette de bâtonnier", elle souhaite "être au contact de ses confrères". "La mission qui est celle du vice-bâtonnier est peut-être celle d’être plus accessible au quotidien pour les confrères que le bâtonnier".
Olivier Cousi et Nathalie Roret forment un duo d'expérience qui a pour ambition de donner un nouveau souffle au barreau de Paris. Cela passe notamment par un accès plus sélectif à la profession.
Un accès plus sélectif à la profession
L’accès à la profession doit être sélectif car "c’est une condition de l’excellence et de l’avenir des avocats." "L’examen national, c’est une première étape. On peut considérer que c’est une avancée, une bonne nouvelle car cela évitera les disparités mais cela ne résout pas le problème essentiel qui est le niveau de qualité et de sélectivité de l’accès." Olivier Cousi n’en reste pas moins opposé à l’idée d’un numerus clausus pour la profession : "Je suis contre un numerus clausus qui serait juridiquement contestable et qui manque de souplesse. On le voit dans d’autres professions si l’on fixe un numerus clausus qui s’applique à certaines activités à un temps donné. 10 ans plus tard le numerus clausus peut très bien ne plus avoir de sens. En revanche, il faut adapter les compétences et le nombre d’avocats à une évolution du marché", explique-t-il.
Une collaboration libérale plus équilibrée et adaptée
Par ailleurs, Olivier Cousi et Nathalie Roret proposent de repenser la collaboration libérale. Il faut la faire vivre dans toutes ses composantes et son efficacité : "On manque un peu d’imagination en matière de collaboration libérale. Cela ne veut pas dire qu’il faut changer les choses. L’outil qui existe est performant mais il faut l’utiliser de la manière la plus adéquate possible avec la situation de chacun. Il faut qu’à la fois les patrons et les collaborateurs sachent en quoi la collaboration libérale est utile pour eux. Il y a des collaborations libérales où le développement de la clientèle personnelle peut être plus compliqué et celles où il y a davantage de possibilités. Il faut que cela soit fait en connaissance de cause : équilibre de la rétrocession, horaires de travail, conditions d’exercice professionnel adaptées."
Selon eux, cet outil doit être utilisé sous le contrôle de l’Ordre (qui, le cas échéant, doit sanctionner les dérives) dans toutes ses facettes pour la protection du collaborateur mais aussi pour l’intérêt du cabinet. Il faut que ce soit utilisé de manière intelligente et souple. Le contrat de collaboration ne doit pas être figé pendant 10 ans et doit proposer des systèmes d’intéressement, de primes, d’évolution…
Un Ordre plus proche des avocats
Ils souhaitent également simplifier l’accès à l’information de l’Ordre grâce au numérique mais aussi en créant des antennes de l’Ordre pour rompre avec le sentiment d’isolement des avocats parisiens lorsqu’ils sont confrontés à des inquiétudes professionnelles. De même, et dans le sens des outils participatifs déjà mis en place, en impliquant les avocats dans ce que fait l’Ordre ; cela permettra de casser le plafond entre les avocats parisiens et les élus.
Transparence et budget de l’ordre
En outre, ils constatent une demande "de la part des confrères, d’expliquer combien cela coûte et pourquoi on le fait". "Aussi, il faut y répondre par une vraie transparence des avocats missionnés et en expliquant la manière dont le budget fonctionne", estime Nathalie Roret.
Interprofessionnalité
Le duo prône aussi un élargissement de la profession d’avocat qui doit rester la profession juridique de référence et qui peut également progresser vers plus de fluidité et de diversité, comme l’avocat en entreprise, mais qui serait soumis à des conditions particulières d’exercice.
Pour que la profession reste forte, l’essentiel est de préserver le secret professionnel, garant des libertés publiques, des droits de la défense, des libertés individuelles et de la protection du secret des affaires.
Enfin, si l’interprofessionnalité doit être mise en œuvre c’est dans le respect du périmètre du droit et des principes déontologiques : "l’Etat a défini un cadre pour l’interprofessionnalité dans lequel il faut faire cohabiter, un expert-comptable, un avocat ou un notaire dans une structure commune dont on ne sait pas très bien quelles en seront les règles ni même comment faire coexister les déontologies", observe Olivier Cousi
Arnaud Dumourier (@adumourier)
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