1 an après la tribune des 3000 parue dans Le Monde, l’Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM) constatent que « l’état des juridictions continue de se dégrader ». Les syndicats lancent un appel à la grève en juridictions et à des rassemblements à Paris et en régions pour une « justice de qualité et des conditions de travail dignes et respectueuses de tous et toutes ».
Pour les organisations syndicales de magistrats, le mouvement de mobilisation des professionnels de justice, initié à la suite de la parution de la tribune, le 15 décembre 2021, a permis d'obtenir la promesse de moyens supplémentaires pour le service public de la justice.
Un an après, « à en croire le garde des Sceaux, la justice était « réparée », prête « à être modernisée » et le nombre de magistrats « bientôt le bon ». Il vante désormais son « triplé historique » ». Cependant, les magistrats mesurent « au contraire l'insuffisance des mesures prises au regard des conséquences de décennies d’abandon et de réformes votées sans moyens » et constatent « combien l'état des juridictions continue de se dégrader ».
« Face à une charge de travail titanesque, nous sommes toujours contraints de dégrader la qualité de nos décisions au pénal comme au civil, d’utiliser nos congés et notre droit à formation pour rendre la justice dans des délais acceptables. Nos conditions de travail sont toujours aussi difficiles et l’épuisement de tous gagne du terrain. Aucune réponse efficace n’est apportée pour améliorer le quotidien », écrivent les syndicats.
« À la difficulté de la situation s’ajoute le caractère insupportable du discours du ministère, pour qui l’accroissement de la productivité judiciaire pour diminuer les stocks semble être l'horizon indépassable. L’appel à la solidarité des collègues, eux-mêmes en difficulté, pour pallier le manque de personnels n’est pas une réponse acceptable, pas plus que les cours de yoga, transats et sorties organisées labellisés QVT » ajoutent-ils.
L'USM et le SM appellent à une mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle le 22 novembre pour continuer d’alerter sur l'état de l’institution judiciaire, les conditions dégradées dans lesquelles la justice est rendue, les moyens qu'ils continuent d'attendre urgemment. Les fonctionnaires de greffe et avocats sont déjà associés à cet événement. Outre la grève et les renvois d'audience, des rassemblements auront lieu à Paris et en régions.
Arnaud Dumourier (@adumourier)