Le Monde du Droit a interrogé Olivia Lê Horovitz, qui vient de rejoindre le cabinet Simon Associés en tant qu'associée.
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Simon Associés ?
J’ai été séduite par le dynamisme de Simon Associés, son activité innovante résolument tournée vers l’avenir notamment dans la transformation numérique des entreprises, son implication dans les legaltech et l’accompagnement dédié aux start-ups. Cette approche innovante s’est notamment matérialisée par la création de la structure Simon Associes Innovation Lab Services « SAILS » et la solution informatique « Mission RGPD » créée en partenariat avec l’éditeur de logiciels « Visiativ » qui allie plateforme numérique et expertise juridique.
Peu de cabinets prennent vraiment conscience des changements qui s'opèrent actuellement dans notre profession d’une part, avec les legaltech et d’autre part avec l’interprofessionnalité. Simon Associés fait partie de ces cabinets qui appréhendent la transformation de nos métiers et saisissent les opportunités qu’elle constitue. Il a su notamment construire une offre commune avec Walter France, membre d’Allinial Global.
J’ai également été attirée par sa stratégie de développement à l’international, le cabinet ayant conclu plus de 50 conventions avec des confrères étrangers, et notamment son implication en Chine grâce à son partenariat avec Yingke Law Firm, un cabinet d’avocats leader en Chine d’envergure mondiale. Mais aussi par le réseau Simon Avocats en France, développé sous forme d’association, qui permet au cabinet d’être représenté dans une quinzaine de villes sur le territoire national.
Enfin, j’ai cherché et trouvé au sein de Simon Associés un management enthousiaste, des associés bienveillants et des valeurs humaines qui correspondent à ma culture.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
J’ai débuté en 1988 chez M.Béjot & E.Marchandise qui venaient de chez Siméon Moquet Bordes. J’ai très tôt travaillé pour des clients dans le monde de l’informatique. Puis, je suis partie aux Etats Unis en 1990 faire un LLM à Mc George School of Laws grâce à une bourse du ministère des affaires étrangères et de l’Ordre des Avocats. Après un passage à New York où j’avais été sélectionnée pour le « Women International Leadership Program » (progamme sponsorisé par Kellog), j’ai rejoint en 1992 Peat Marwick/Fidal Peat International, puis en 1997 le département M&A de Coopers Lybrand (devenu PWC).
En 2000, j’ai eu la chance de rejoindre le cabinet d’avocats d’affaires Kahn & Associés dont je suis devenue associée en 2002 ce qui m’a permis de développer une expertise en capital-risque à l’époque effervescente de la bulle internet. J’ai pu ainsi travailler pour de nombreux fonds d’investissement français et étrangers et d’importantes sociétés dans le secteur des nouvelles technologies en France, Israel et aux Etats-Unis.
Puis, j’ai ouvert en janvier 2008 avec une autre associée, le bureau à Paris de K&L Gates, ce qui était une belle opportunité et un défi passionnant. Et là j’ai eu la chance de travailler pour des clients prestigieux comme Microsoft.
Qui a le plus influencé votre carrière ?
Sans le connaître, sans doute mon grand-père, dont j’ai beaucoup entendu parler, qui était avocat à Frankfort et qui a eu l’intelligence de quitter l’Allemagne avec toute sa famille en 1936 pour rejoindre l’Angleterre où il est devenu solicitor.
Daniel Kahn, qui était certainement un des avocats les plus innovants dans les années 90 et un pionnier en matière d’internet et à la pointe des nouvelles technologies. Il avait une formidable capacité à créer des synergies entre les différents acteurs de cet écosystème de l’innovation.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
J’en ai beaucoup mais pour n’en citer que quelques-uns, je dirais :
L’acquisition de TravelPrice par LastMinute.com en 2002. C’était le début de l’ascension d’un marché en pleine croissance, la naissance de l’Expedia européen et d’une star de la nouvelle économie du voyage en ligne, et chez Kahn & Associés, nous représentions tous les plus grands fonds de private equity de la place de Paris.
Le défi entrepreneurial de l’ouverture du bureau parisien d’un cabinet américain, K&L Gates, en janvier 2008 à l’aube de la crise financière qui a été en même temps une aventure et une opportunité formidable.
Avoir conseillé Microsoft dans le cadre de ses deux dernières acquisitions en France et avoir connu son remarquable campus à Redmond.
Quels sont vos domaines de compétences ?
Je possède une grande expérience dans le domaine des fusions et acquisitions transfrontalières et les opérations de private equity.
Depuis plus de 20 ans, j’accompagne et conseille des entreprises américaines, européennes, israéliennes, désireuses d'investir en Europe dans le cadre de leurs projets internationaux et leurs opérations d'acquisitions transfrontalières. Depuis quelques années je suis particulièrement active dans le développement de la clientèle chinoise.
J’ai pu acquérir au fil des années une connaissance particulière du secteur des TMT et j’interviens régulièrement dans le secteur des sciences de la vie, des énergies renouvelables, mais également dans les secteurs industriel et aéronautique.
Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?
La loi Pacte si elle est adoptée propose de moderniser le cadre juridique de l’accès au financement et de l’adapter à l’émergence de nouveaux instruments financier. Elle propose à ce titre notamment de favoriser les recours aux actions de préférence et consacre un cadre juridique pour les Initial Coin Offerings dans l’attente des règlementations européennes et internationales.
La guerre commerciale entre les Etats Unis et Chine, le Brexit et les tensions politiques en Europe laissent planner un certain nombre d’incertitudes qui tendent pour l’instant à ralentir les projets de M&A.
Une des conséquences directe de cette guerre commerciale est la montée des barrières protectionnistes aux Etats Unis mais aussi en France et en Europe. En effet, la loi Pacte prévoit également des mesures visant à renforcer le contrôle des investissements étrangers en France notamment dans les secteurs stratégiques d’avenir. Ceci fait écho à un projet de règlement européen présenté par la Commission en septembre 2017 qui a fait en novembre dernier l’objet d’un accord du Parlement, du Conseil et de la Commission pour filtrer les investissements étrangers en Europe en protégeant les actifs stratégiques notamment vis-à-vis des investisseurs chinois. En réaction à un certain nombre de critiques, il est intéressant de noter que le gouvernement chinois a très récemment publié le 26 décembre 2018 un nouveau projet de loi en matière d’investissements étrangers en Chine qui vise au contraire à libéraliser et faciliter l’accès au marché pour les entreprises étrangères.
Qui conseillez-vous ?
Je travaille pour une clientèle variée principalement américaine désireuse d’investir en France et des sociétés dans le domaine notamment des TMT, des sciences de la vie, des énergies renouvelables et de l’aéronautique.
Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?
En s’appuyant sur mes compétences, mes contacts et mon expérience, contribuer aux activités innovantes du cabinet, développer des opportunités et des synergies au niveau mondial en particulier entre l’Europe, les États Unis et la Chine notamment en valorisant les alliances du réseau. Permettre au cabinet de devenir un acteur de référence en matière de droit des affaires internationales et renforcer son partenariat avec Yingke law firm en Chine.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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