Le Monde du Droit a interrogé Elise Racapé et Soliman Le Bigot, candidats au Conseil de l'Ordre du barreau de Paris pour le mandat 2020-2022.
Pourquoi vous présentez vous ?
Nous souhaitons mettre notre expérience au service de nos confrères pour les encourager
Notre profession est belle, et vaut le coup d’être vécue ! Beaucoup d’avocats à Paris quittent la profession après quelques années d’exercice, face aux difficultés qu’ils rencontrent (difficulté de trouver une première collaboration , appréhension au moment de s’installer, peur de ne pas trouver de clients, de ne pas avoir assez d’argent, de payer trop de charges…).
Comme eux, nous avons connu des moments de doute et de peur à chaque étape de nos parcours, et rien n’est jamais acquis. Mais la passion du métier l’a emporté et a développé notre souhait d’être au service de nos confrères pour les encourager au mieux.
Par notre expérience, et tels que nous sommes , nous souhaitons leur apporter l’écoute dont ils ont besoin et les aider à affronter les obstacles en leur proposant des solutions adaptées.
Nous souhaitons défendre et valoriser la profession d’avocat
Notre métier nous offre des possibilités multiples et la liberté de pouvoir développer notre potentiel.
L’envie d’entreprendre et de se lancer de nouveaux défis est un moteur et un stimulant énergisant. Les notions de liberté et d’indépendance de l’avocat libéral nous sont chers.
Nous avons à cœur de transmettre ces valeurs aux jeunes de notre Barreau.
Même si nous sommes un barreau de 30 000 avocats, nous sommes convaincus que le métier d’avocat a de l’avenir (même s’il doit s’adapter) et que chacun peut y trouver sa place.
Elise Racapé : Pour ma part, j’ai développé mon activité à Dakar en m’y installant durant 3 années, et sans aucun client au départ. C’est donc possible de le faire et je souhaite par l’expérience qui est la mienne encourager nos confrères à entreprendre et à oser vivre leurs rêves !
Quels sont les principaux axes de votre campagne ?
Rapprocher l’Ordre des 30 000 avocats qui composent le Barreau de Paris.
Seulement un tiers du barreau vote. Ce chiffre traduit à lui seul la désaffection des Confrères pour leur Ordre, perçu comme éloigné de leurs réalités quotidiennes.
L' écoute de tous les avocats du Barreau de Paris, dans leur diversité d’exercice, est une nécessité.
Nous souhaitons que tous nos confrères du Barreau de Paris puissent s'identifier à leur Ordre.
Nous nous engageons à les écouter et à retransmettre leurs attentes auprès du Conseil de l’Ordre, une fois élus et à trouver des solutions adaptées avec les autres membres du Conseil.
Nous poursuivrons ce dialogue de façon continue avec nos confrères pendant les 3 ans de notre mandat à l'Ordre par le biais de notre site internet www.racapelebigot.com
Quels sont les dysfonctionnements à l'Ordre ? Quelles solutions proposez-vous ?
L'Ordre fonctionne bien et beaucoup de services sont proposés mais reste trop éloigné des avocats du Barreau qui le perçoivent comme étant un "entre soi ".
Nous souhaitons rapprocher les Confrères de leur Ordre, en le rendant plus ouvert et plus accessible.
Nous proposons à cette fin:
• L’ouverture d’une séance exceptionnelle du Conseil de l’Ordre à tout avocat qui souhaite y participer (à la maison du Barreau une fois par an) afin de permettre à chaque confrère de s’impliquer dans la vie de son ordre. Donner la possibilité à chaque avocat d’inscrire une question à l’ordre du jour (je cotise, je participe) afin qu’il en soit débattu publiquement lors de cette séance exceptionnelle développera la démocratie participative dont a besoin notre Barreau
• Un accès facilité à l’Ordre : La possibilité d'anonymat lors d'une première prise de contact avec l'Ordre pourrait inciter davantage de confrères à avoir le réflexe de solliciter l'Ordre en amont avant même la survenue d'un conflit et dépasser l'appréhension d'avoir à s'identifier .
• D’ouvrir une réflexion de fond concernant la représentativité. Toutes les structures d'exercice professionnelles (collaborateur, cabinet individuel, associé) doivent être représentées de façon équitable au sein du Conseil de l'ordre afin que chaque avocat du Barreau de Paris doit puisse s’identifier à son Ordre.
Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ?
Une foi sincère et une confiance absolue en l’avenir de la profession !
Notre candidature vient du cœur, de l'envie de donner et de partager nos valeurs communes!
Nous nous présentons aujourd'hui car cela à un sens profond dans nos vies.
Nous ne nous sommes pas présentés avant car nous avions nos cabinets à développer et nos vies de famille à construire, ce n’était pas le moment ni pour l’un ni pour l’autre.
Nous sommes des cabinets individuels et souhaitons que ces cabinets soient représentés au sein du Conseil de l’Ordre.
Notre engagement commun (Nous avons co-présidé la Commission Droits Fondamentaux de l’Union des Jeunes Avocats de Paris pendant 10 ans, Soliman dirige la commission ouverte Santé et bioéthique du Barreau de Paris depuis 2002) nous pousse à souhaiter continuer à œuvrer ensemble au service de nos confrères.
Nous croyons à cet ordre ouvert humain et accessible.
Élise: J' ai été confrontée à l'absence d'un ordre protecteur lorsque j’ai ouvert mon cabinet en Afrique et j'ai pris conscience de la chance que nous avons à Paris de pouvoir bénéficier d’un Ordre structuré !
Soliman : ça nous a conforté dans l'envie de donner de notre temps au service de nos confrères pour les encourager à surmonter leurs difficultés et faire en sorte qu’ils ne quittent pas la profession.
Propos recueillis par Alice Magar