Le Monde du Droit a interrogé Sandra Chapart qui vient de rejoindre Earth Avocats en tant qu'associée en charge du nouveau département Droit social.
Pourquoi avoir rejoint Earth Avocats ?
En premier lieu, je m’intéressais beaucoup au fait qu’Earth Avocats soit une structure qui fait le pont entre le droit public et le droit privé des affaires, notamment parce que le cabinet à une force de frappe conséquente grâce à sa pratique reconnue en droit de la fonction publique. Aujourd’hui, il y a vraiment une influence du droit social privé chez les acteurs publics et je pense qu’il est très intéressant pour les clients de mixer les compétences du cabinet, en fonction publique, et les miennes, en droit social.
En second lieu, j’ai saisi l’opportunité de créer une offre nouvelle et différenciante proposant un conseil technique pointu allié à une expertise RH. J’avais donc la possibilité de partir d’une feuille blanche pour créer une offre différenciante sur le marché du droit social.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Mon profil est plutôt orienté vers le conseil aux entreprises. J’ai d’abord commencé en tant que juriste en droit social, puis j’ai été DRH et directrice des relations sociales. En définitive, j’ai exercé 13 années dans des groupes internationaux et sociétés françaises. J’ai toujours accompagné les directions générales sur des opérations de réorganisation : opérations de croissance externe, de cession d’activité, d’outsourcing, d’OPA que ce soit en qualité d’avocate ou précédemment en qualité de DRH. À mon sens, le « juridique » est effectivement un moyen, mais il est insuffisant pour atteindre la réussite de l’opération, c’est-à-dire le projet en lui-même, et par conséquent, le développement de l’activité commerciale au sens large. C’est pourquoi d’autres composantes viennent s’ajouter aux conseils juridiques proposés : stratégie en matière sociale, communication interne, change management…
Si je devais résumer mon parcours ce serait « l’accompagnement des directions générales et opérationnelles dans un contexte de transformation ». Accompagner en qualité de « Business Partner/ ressources humaines » des opérations de fusions-acquisitions, corporate, tout en travaillant avec les opérationnels, c’est-à-dire les directeurs généraux : il en a toujours été ainsi, et ce dans toutes les structures que j’ai pu accompagner en tant que DRH ou directeur des relations sociales.
En 2018, j’ai repris la robe, dans cette volonté de conserver cette dimension de conseil, appliqué à différents secteurs d’activités tels que la banque, les médias et publicités, l’environnement et l’énergie mais également les nouvelles technologies. J’ai d’abord monté ma structure, puis j’ai rejoint DS Avocats, et enfin le cabinet Earth Avocats.
Il m’arrive fréquemment aujourd’hui d’intervenir chez les clients « en détachement » pour accompagner les opérationnels, que ce soient les directions des relations sociales ou les DRH, dans des projets spécifiques à fort enjeux humains et de développement d’activité
Quelle est la spécificité de votre pratique ?
Un jour, un client m’a dit que je parlais « la langue des DRH ». Je crois que pour donner un conseil avisé à mes clients, c’est important pour moi de pouvoir parler « la langue des DRH » et celle des avocats. J’estime en ce sens que ma véritable spécificité est liée au vécu que j’ai eu en l’entreprise.
Ayant travaillé dans de multiples secteurs, à la fois dans des groupes internationaux et français, j’ai vraiment ce côté multiculturel. J’ai ainsi une connaissance fine des rouages de l’entreprise, des circuits de décisions, mais je sais également décoder l’implicite. Je me positionne également face aux interrogations intimes des DRH, et j’institue un dialogue entre les différentes parties prenantes.
J’intègre donc beaucoup de dimensions dans mon conseil, et je crois plutôt à une « analyse sur-mesure » du client qu’à une approche sectorielle.
Quelles sont les ambitions qui vous ont animées lorsque vous avez intégré cette équipe ?
J’ai beaucoup apprécié sa dimension entrepreneuriale et partir d’une feuille blanche. De cette feuille blanche, j’ai pu apporter des réponses aux besoins d’acteurs – notamment – publics, et, créer une offre différenciante alliant « solution agile » et sécurité juridique, à des clients du cabinet qui doivent faire face à une transformation opérationnelle, digitale ou technologique.
L’objectif des clients, ce n’est pas d’atteindre la ligne d’arrivée avec une solution empirique, mais de proposer une solution agile, respectueuse de leur culture et adaptée à leurs objectifs de développements évolutifs.
Propos recueillis par Léa Verdure