Facebook, Twitter, Viadeo, Linkedin... Les médias sociaux ont pris une véritable importance dans la vie des particuliers internautes mais également dans la vie des professionnels. Les professions du droit, comme les autres, sont concernées par ce phénomène. Il y a là, pour elles, un vrai potentiel de communication à explorer, avec cependant quelques risques...
Bien qu’il y ait déjà près de 350 millions d’utilisateurs de Facebook dans le monde, tous n’ont pas nécessairement compris ce qu’est un media social. En 2005, il s’est produit une révolution silencieuse, celle de l’apparition du web 2.0 permettant à chacun d’entre nous de devenir un acteur du Net et un éditeur potentiel. Publier de l’information, des photos, des vidéos, discuter en ligne, rejoindre un réseau d’amis est devenu possible par l’évolution des technologies.
Pour les professionnels du droit, comment utiliser les réseaux ? Quelles frontières établir ? Qui inviter dans ses réseaux sociaux ? Un juge (ou avocat) peut-il ajouter en “amis” un avocat (ou vice versa) sur son réseau social (ex: Facebook, Linkedin) ? Des associations professionnelles (ABA) ou des forums en ligne (Assas Forum) s’interrogent sur la possibilité d’y voir une atteinte au principe d’indépendance du magistrat ou de l’avocat.
Beaucoup d’interrogations... L’association du barreau canadien (CBA/ABC) a pris les devants en publiant ses nouvelles lignes directrices d’éthique sur l’utilisation par les avocats des technologies de l’information :
Les nouvelles technologies offrent des moyens sans précédent aux avocats d’être créatifs en marketing. " La technologie, particulièrement dans le contexte de la récession de l’économie, constitue une partie de la réponse " remarque Paul Paton, professeur de droit de l’Université Queens, membre du Comité de déontologie et de responsabilité professionnelle de l’ABC. Le Code de l’ABC reconnaît l’importance de la publicité pour informer le public et développer l’accès au système juridique. Les stratégies de marketing des avocats sont encouragées lorsqu’elles sont encadrées par des règles de conduite professionnelles. La même approche s’applique aux communications électroniques. " La publicité qui utilise des technologies de l’information, telles que des sites Web, des gestionnaires de listes de diffusion, des blogs et des wikis, doit être conforme à ces principes ". Les directives soulignent également que toute information juridique, fournie par un juriste en ligne, doit " indiquer clairement que l’information est de nature générale, est pertinente à un ressort précis et ne pallie pas le besoin de conseils juridiques propres à une situation particulière ". Et les habituels défis en matière de conflits d’intérêts, de début des rapports entre les avocats et leurs clients, ainsi que dans le maintien de la confidentialité des informations, se posent dans le cyberespace, mais avec une certaine complexité accrue. Les directives présentent des stratégies pour gérer ces défis du monde électronique. Le plus grand risque demeure cette tendance chez les gens " à être plus désinvoltes, moins prudents, quand ils utilisent les technologies de l’information ".
Source : www.cba.org
Les professions du droit ne sont, semble-t-il, pas en avance sur cette question mais une véritable réflexion a été entamée dans les cabinets.
" Il existe un vrai risque dans l’utilisation des médias sociaux, en terme de réputation pour les cabinets ", indique Claire Gosnell, directrice de communication de Clifford Chance monde. " Le média social est un univers non géré et non contrôlé où chacun peut émettre une opinion sur votre marque, vos services ou vos collaborateurs ". Il semble cependant difficile d’imposer quoi que ce soit aux membres des cabinets, utilisateurs de ces réseaux. " Nous ne pouvons que les inciter à la prudence, ajoute Cécile Paillard, directrice de la communication de Clifford Chance Paris, et rester à l’écoute et très vigilants ".