Le rapport M&A Insights d’Allen & Overy fait état d’une diminution globale de 8,1% de la valeur des opérations par rapport au premier trimestre de l’année dernière.
Après une année 2015 record pour les fusions et acquisitions, le rapport M&A Insights du cabinet d’avocats d’affaires international Allen & Overy révèle, pour le premier trimestre 2016, une diminution globale de 8,1% de la valeur des opérations par rapport au premier trimestre de l’année dernière. La valeur totale des opérations a ainsi atteint 630 milliards de dollars. Le volume est lui aussi en baisse, de 14,4%.
“La baisse des prix pétroliers, le ralentissement de la croissance en Chine, l’inquiétude quant à la santé du secteur financier et l’éventualité d’un Brexit sont autant de facteurs qui freinent l’activité fusions et acquisitions. Mais comme tous les fondamentaux qui ont alimenté les opérations de fusions et acquisitions l’an dernier sont toujours bien présents, ces éléments perturbateurs ne devraient pas perdurer", explique Frédéric Moreau, Associé fusions et acquisitions d’Allen & Overy Paris.
Certaines régions ont connu un taux d’activité supérieur à d’autres. Les Etats-Unis ont connu un ralentissement alors que le niveau d’activité est en hausse en Europe et dans certaines régions d’Asie.
Les Etats-Unis devancent les autres régions en termes de taux d’activité, bien que, tant la valeur que le volume de leurs opérations, soient en chute libre (de 17,1% et 27% respectivement) par rapport au premier trimestre 2015.
C’est la Chine qui a pris la tête des opérations d’acquisitions à l’étranger pour une valeur totale 98,7 milliards de dollars, ce qui représente plus du double des acquisitions réalisées à l’étranger par le Canada, deuxième au classement avec 42,6 milliards de dollars. Une part importante de ce chiffre est le seul fait du rachat de Syngenta par China’s National Chemical, l’acquisition la plus importante jamais réalisée par une entreprise chinoise (43 milliards de dollars).
L’explosion du nombre d’acquisitions chinoises à l’étranger est le résultat des mesures de stimulation prises par le gouvernement chinois qui veut en effet encourager les entreprises à multiplier le nombre d’actifs détenus à l’étranger pour compenser le ralentissement de la croissance domestique, profiter de l’affaiblissement du renminbi et promouvoir résolument la diversification.
En Europe, la valeur des opérations a progressé de 9,3% par rapport au 1er trimestre 2015.
“Le marché européen est très fébrile pour l’instant, mais les chiffres démontrent que l’Europe est plus résiliente aux facteurs externes qu’on pourrait le penser”, indique Frédéric Moreau.
L’étude note une explosion du nombre d’opérations de transformation au cours des 18 derniers mois. 96% des opérations menées au 1er trimestre 2016 ont une valeur inférieure à 500 millions de dollars. Parallèlement, il y a le même nombre de mégafusions (22 pour une valeur de plus de 5 milliards de dollars) au 1er trimestre 2016 qu’au cours de la même période en 2015.
Le secteur de l’énergie a le taux d’activité le plus élevé (248 milliards de dollars) devant le secteur des TMT avec 131 milliards de dollars. Le niveau d’activité demeure inchangé dans la consommation (71 milliards de dollars), les services financiers (64 milliards de dollars) et les sciences du vivant (50 milliards de dollars).
Arnaud Dumourier (@adumourier)
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