Le CNB interpelle le ministre de l’Economie sur la réforme des professions réglementées dans une lettre ouverte et invite les 60 000 avocats de France à envoyer une copie signée de ce texte à leurs élus locaux et parlementaires.
Dans une lettre ouverte du 24 octobre 2014 à Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, le Président du CNB, Jean-Marie Burguburu, réaffirme l’opposition des avocats au projet de loi sur l'activité et la croissance, car il porte atteinte à leur indépendance et au bon fonctionnement de la justice.
Le Président du CNB souligne que la profession n’a pas attendu le ministre "pour moderniser leur profession, au service de leurs clients et de l’ensemble des citoyens".
Pour Jean-Marie Burguburu, "les avocats ne sont pas une profession privilégiée. En réalité, nous sommes largement ouverts à la concurrence nationale et internationale ; nous sommes la moins réglementée des professions juridiques réglementées".
"La profession d’avocat ne peut pas être réformée selon des impératifs purement économiques. Certes, elle représente un atout majeur pour l’économie nationale, mais elle apporte surtout aux justiciables des garanties démocratiques fondamentales. Et pourtant, vos projets ne sont précédés d’aucune étude d’impact sur le fonctionnement de la justice", lance-t-il.
Pour le représentant de la profession d'avocat, les avocats ne braderont ni leur indépendance ni leur déontologie, ni en ouvrant leurs cabinets aux capitaux extérieurs, ni en admettant un statut de l’avocat en entreprise contraire à leurs principes essentiels pas plus qu'ils n'acceptent la création de déserts juridiques.
Il ajoute que les avocats sont ouverts au développement d’une interprofessionnalité, au développement de la concurrence, que la profession se bat pour un meilleur fonctionnement de la justice et agit pour innover et moderniser ses pratiques
"Si les avocats ne peuvent plus travailler en toute indépendance, ils ne contribueront pas à la croissance".
Aussi, Le CNB appelle le gouvernement à modifier radicalement sa position à leur égard.