Le Premier ministre Jean Castex a dévoilé, jeudi 3 septembre, le plan de relance économique de 100 milliards d'euros sur deux ans.
Le plan “France Relance” constitue la feuille de route pour la refondation économique, sociale et écologique de la France. « Cent milliards, c’est près de quatre fois plus que le plan de relance qui avait été mis en œuvre pour faire face à la crise [financière] de 2008. C’est, en proportion de la richesse nationale, le plan de relance le plus massif annoncé à ce jour parmi les grands pays européens. C’est surtout le montant dont notre économie a besoin pour retrouver, dès 2022, notre niveau de richesse d’avant la crise », a affirmé le Premier ministre Jean Castex.
Ce plan de relance a pour objectif de soutenir les entreprises, l’emploi et les services publics à court terme et de préparer l’économie française de 2030 : une économie plus verte, plus compétitive, plus souveraine et plus solidaire. Ce plan de relance doit permettre à la France de retrouver dès 2022 le niveau d’activité de 2019. Sans nouvelles mesures, la France sortirait de la crise fin 2021 avec un écart de richesse par rapport à 2019 de 4 points de pourcentage de PIB, soit 100 Md€ de richesse manquante. L’ambition du plan de relance est de combler cet écart pour retrouver dans deux ans la richesse d’avant-crise.
Il repose sur trois volets (Écologie, Compétitivité, Cohésion) :
- 30 milliards d’euros seront consacrés à l’accélération du verdissement de l’économie, à l’investissement dans la rénovation énergétique des bâtiments, dans les infrastructures et la mobilité vertes, dans la décarbonation des processus de production, dans le développement de nouvelles technologies vertes (hydrogène, biocarburants, recyclage) ;
- 34 milliards d’euros viseront au renforcement de la compétitivité et de la souveraineté économique, avec une baisse massive des impôts de production, un soutien au financement en fonds propres des entreprises, l’investissement dans l’innovation industrielle, le soutien à l’export et le renforcement de la résilience et l’indépendance de l’industrie française par des mesures de sécurisation d’approvisionnements critiques et de soutien à l’investissement productif en France ;
- 36 milliards d’euros seront employés pour le soutien aux compétences et à la cohésion sociale et territoriale. L’investissement dans les compétences vise à sauvegarder l’emploi (activité partielle longue durée), à développer l’employabilité des plus vulnérables notamment les jeunes (apprentissage, formation professionnelle, prime à l’embauche) et à renforcer la productivité (investissement dans les compétences d’avenir) et la résilience sanitaire (plan d’investissement hospitalier et en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes - Ehpad). Par ailleurs, le plan de relance doit renforcer la cohésion sociale (soutien au pouvoir d’achat des plus précaires) et territoriale (inclusion numérique, plan de relance de la Banque des territoires, redynamisation des commerces en centre-ville).
Les mesures du Plan de relance entreront en vigueur progressivement jusqu’en 2022. A noter que certaines mesures ont déjà été adoptées dans le cadre de la 3ème loi de finances rectificative (LFR3) pour 2020 : (mesures pour l’emploi des jeunes, activité partielle de longue durée, soutien financier à la relocalisation notamment). La majorité des autres mesures seront inscrites dans les projets de loi de finances pour 2021 qui seront soumis à examen du Parlement en octobre 2020 et votés d’ici la fin de l’année 2020.
Arnaud Dumourier (@adumourier)
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Voir aussi : Corinne Lepage : « Le plan de relance est très intéressant dans sa globalité, mais décevant quand on rentre dans le détail des mesures » à propos du volet Ecologie du plan