Pourquoi avez-vous décidé de regrouper près de 200 citations dans "la parole est à l'avocat" ?

Olivier Duhamel : Nous avons pensé que cela pouvait offrir au grand public et pour une somme modique une entrée facile dans le monde du droit , et particulièrement dans l’univers pénal.

Jean Veil : Et aussi l’occasion parfois de sourire.

Olivier Duhamel : Le beau métier, ou, pour mieux dire, la belle fonction d’avocat nous semblait devoir être valorisée. Ad vocatus, celui qui parle pour, comme nous le rappelons dans notre introduction. Nous avons découvert que beaucoup de personnes, y compris parmi les avocats, ignoraient l’origine du mot.

Jean Veil : Enfin, nous avons tenu à la dimension historique, qui permet de revisiter, fût-ce très rapidement, quelques grands procès politiques.

Comment s'est déroulée votre collaboration ?

Jean Veil : Très facilement comme toujours, car il est difficile d’être plus amis que nous ne le sommes.

Olivier Duhamel : Concrètement, nous nous sommes répartis les livres à déchiffrer. Ensuite, nous avons échangé sur nos sélections. Et nous avons bien sûr étudié ensemble les quelques centaines de messages que nos confrères ont bien voulu nous envoyer sur la boîte mail dédiée.

Jean Veil : J’aurais aimé avoir encore plus de contributions d’avocats d’aujourd’hui. Mais cela aurait retardé la parution de l’ouvrage de plusieurs mois. Cela dit, il y aura d’autres éditions. Que ceux qui lisent Le Monde du droit n’hésitent pas à nous envoyer des citations qu’ils aiment, d’eux ou d’autres, par courriel : duhamelveil@yahoo.fr

Quelle est votre citation préférée ?

Olivier Duhamel : La première, tout simplement. Celle d’Henri Leclerc, à l’entrée ACCUSÉ. Je vous en donne un extrait : "Je veux faire aimer l’accusé, ou au moins éviter qu’on le déteste. C’est ainsi que je deviens l’accusé lui-même".

Et vous Jean Veil ?

Jean Veil : Eh bien la deuxième, de Pierre Dac : "On dit d’un accusé qu’il est cuit quand son avocat n’est pas cru".

Olivier Duhamel : Jean a toujours été plus farceur que moi.