Le Monde du Droit a interrogé Fadela Houari et Benoît David, candidats au Conseil de l'Ordre. Les 29 novembre et 1er décembre 2022, les avocats parisiens éliront 14 nouveaux membres du Conseil de l’Ordre pour un mandat de 2023 à 2025, par binômes paritaires (une femme, un homme).
Pourquoi vous présentez-vous ?
S’engager ne constitue pas pour nous une nouveauté.
Nous participons activement à transmettre et faire évoluer les pratiques et les réflexions afin d’améliorer nos conditions d’exercice à l’occasion de nos activités associatives et notamment au SAF, Syndicat des avocats de France.
La crise sanitaire nous a laissé un goût amer. Comprendre que la justice n’était pas essentielle, assister à un fonctionnement dégradé, au recul de l’accès à la justice et aux droits de la défense, réaliser notre fragilité nous a fait prendre conscience de l’importance de rester uni.e.s, soudé.e.s.
Les avocats et avocates ont besoin d’être solidement représenté.e.s et nous pensons pouvoir leur être utile.
Nos expériences respectives, nos profils complémentaires nous apparaissent utiles à la profession. Il est par ailleurs important que le conseil de l’ordre représente la diversité de notre barreau, et soit composé de membres illustrant cette diversité, et notamment de membres syndiqués, ce qui ne peut que nourrir positivement les débats et les prises de décisions.
Nous avons conscience que les activités en tant que membre du conseil de l’ordre sont diverses et variées, comme l’est notre barreau. Nous aimons notre métier, notre titre, et c’est une façon de l’honorer que de participer à la vie de notre barreau au-delà de nos exercices individuels.
L’engagement au sein du conseil de l’ordre nous parait être la continuité naturelle de nos implications au sein tant des associations de défense des droits fondamentaux que dans la défense au quotidien des plus démunis. La nécessité de porter la voix au sein de l’ordre des avocats de celles et ceux qui exercent à titre individuel et à l’aide juridictionnelle est indispensable, notre barreau étant pluriel.
D’où vous est venue l’idée d’un tel binôme ?
Notre activité au service des personnes (droit de la famille, droit pénitentiaire, droit d’asile, droit des personnes hospitalisées sans consentement) et de leur patrimoine caractérise notre binôme. Nous sommes complémentaires.
Benoît David a travaillé dans de grandes structures avant de s’installer tandis que Fadela Houari s’est très vite installée à son compte et a développé un cabinet devenu une petite entreprise.
Notre candidature nous est apparue naturelle et a du sens. Notre expertise est multiple.
Nous partageons tous deux les valeurs et engagements du SAF au sein duquel nous travaillions déjà.
Nous connaissons aussi bien les problématiques rencontrées par et dans les grandes structures que celles aussi rencontrées par la majorité des avocates et avocats exerçant à titre individuel.
Nous sommes aussi soucieux et conscients des conditions d’exercice des collaboratrices et collaborateurs et souhaitons transmettre et faire évoluer les bonnes pratiques en la matière.
Quelles sont les idées que vous aimeriez défendre dans le cadre de votre élection ?
Nous voulons œuvrer au service des avocats et des avocates, avec l’idée d’améliorer nos conditions d’exercice parce que les auxiliaires de justice que nous sommes sont essentiels.
Nous souhaitons veiller à préserver nos conditions de travail, améliorer nos relations avec les juridictions, les institutions. Nous avons conscience que nous aurons à répondre à des missions régaliennes de l’ordre (déontologie et disciplinaire notamment) lesquelles participent de l’intégrité et du rayonnement de notre institution.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
À PROPOS DES CANDIDATS
Fadela Houari
Fadela Houari intervient en droit des personnes, de la famille et de leur patrimoine
Elle exerce la profession d’avocate inscrite au barreau de Paris depuis 1999 après avoir obtenu à l’Université de Paris V un troisième cycle (D.E.A.) de droit des obligations civiles et commerciales.
Elle est formée au processus collaboratif (niveau 1 et 2) et à la Médiation.
Elle a intégré l’Antenne des mineurs en 2018.
Auteure de publications diverses, elle participe activement aux travaux de l’Institut de la Famille et du Patrimoine dont elle est membre du conseil d’administration et co-anime la commission famille du Syndicat des avocats de France.
Elle enseigne au sein du DU Auditeur d'enfants de la Faculté de droit des Facultés de l’Université Catholique de Lille.
Elle dispense des formations à l’attention de professionnels du droit.
Benoît David
Diplomé de l'ESSEC, et des Universités de Paris, Maître Benoit DAVID a exercé au sein des cabinets Freshfields Bruckhaus Deringer (2005-2006) et Beaussier Beauquier - Maréchal - De Belloy (2006-2008). Il s'est installé à son compte en 2008 et exerce principalement son activité en droit pénal, droit pénitentiaire et exécution des peines, droit d'asile, droit à la vie privée et à l'image et droits de l'homme.
Benoît David assiste ses clients devant toutes les juridictions en France métropolitaine, dans les Dom-Tom mais aussi devant la Cour européenne des droits de l'homme et la Cour pénale Internationale.