Marie-Josèphe Laurent et Jean-François Barre : « Nous continuerons de mobiliser les avocats lyonnais »

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Marie-Josèphe Laurent et Jean-François Barre, Bâtonnière et vice-Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Lyon, reviennent sur les actions engagées pendant la première partie de leur mandat et présentent leurs priorités pour les prochaines semaines.

Quelles ont été vos actions depuis votre élection à la tête du barreau de Lyon ?

Nous avons créé un Institut de défense pénale qui a pour objectif de développer le barreau pénal. Il couvre non seulement le barreau pénal traditionnel, la défense du droit des étrangers, les droits de l’Homme, mais aussi le droit pénal des affaires.
Pour ce faire, nous avons développé un pôle de formations.
Par exemple, nous avons organisé une formation sur la véracité légale et la défense pénale ou encore sur les crimes de guerre et la Cour pénale internationale. 
Aujourd’hui, ce sanctuaire de la défense pénale compte 708 inscrits. Nous allons continuer son développement.
Par ailleurs, nous nous sommes rendus dans les lieux privatifs de liberté, comme la loi du 22 décembre 2021 le permet.
Nous avons pu nous rendre compte de la surpopulation carcérale. Ainsi, à Lyon-Corbas, le taux d’occupation de la prison est supérieur à 140 % !
Le Conseil de l’Ordre des avocats du barreau de Lyon a voté une motion sur la surpopulation carcérale dénonçant un taux moyen effarant de suroccupation des prisons françaises de plus de 118 % de densité carcérale globale, jusqu’à 205 % au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, invitant le ministre de la Justice à faire cesser le plus rapidement possible cette situation mettant grandement en difficulté les détenus et le personnel de l’administration pénitentiaire.

Nous avons aussi créé des interactions entre notre barreau pénaliste avec d'autres commissions, notamment la commission de droit des affaires, mais aussi avec les commissions relatives au droit social ou au droit de l'environnement. Il s’agit de faire travailler les avocats pénalistes avec les avocats spécialistes de ces domaines de façon transversale. Notre ambition était d'élargir et de croiser les compétences, et cela fonctionne plutôt bien.

Dans notre projet, nous nous étions fixés pour ambition de favoriser le développement de nouvelles activités et de nouvelles compétences. Dans cette perspective, nous avons créé la commission compliance.

Parmi les événements marquants de cette première partie de mandat, il y a eu la « soirée des solidarités » qui a permis de mettre en exergue les missions de « Agir ! », le fonds de dotation du barreau de Lyon, en l’honneur de la protection et la promotion de l’État de droit et de la défense des droits humains. 35.000 € ont été récoltés pour aider des associations comme « Lire pour en sortir » qui s’adresse aux détenus ou « Second Souffle » qui accompagne les entrepreneurs en difficulté.

Quelles seront les priorités de votre deuxième partie de mandat ?

La commission innovation du barreau commence à travailler sur des questions comme le métavers ou les NFT. Nous avons engagé une réflexion commune avec le Tribunal de commerce de manière à mieux appréhender les problématiques juridiques soulevées par le métavers quand les premiers dossiers vont arriver.

Il nous semble important d’améliorer notre communication externe. Aussi, nous allons organiser des événements entre jeunes avocats et jeunes magistrats pour s’assurer également que leur intégration se passe bien et faciliter les échanges.

De même, nous continuerons de mobiliser les avocats lyonnais, notamment au travers de nos événements.

Par ailleurs, nous poursuivrons les travaux du CREDO (Centre de recherche et de de Développement Ordinal) créé par nos prédécesseurs. Nous allons, par exemple, engager une réflexion sur le devenir de l’avocat. Parmi les principaux points envisagés : la collaboration entre les avocats – entre ceux qui exercent à titre individuel et ceux qui exercent en cabinets, la conciliation entre la vie privée et l’exercice professionnel.

Enfin, nous allons organiser une controverse sur la question port de signes d’appartenance avec la robe d’avocat à la suite de l’arrêt rendu par la Cour de cassation le 2 mars dernier.
Dans un premier temps, il s'agit de rassembler des contributions écrites, une bibliographie.
Dans un second temps, en novembre prochain, nous organiserons un événement. Ce sera un moment fort du barreau.
Le Conseil de l’Ordre envisage ensuite de prendre position sur cette question.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)    


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