Marie-Laure Ingouf, avocate de renom spécialisée en droit pénal et pénal des affaires, fait un pas de côté dans sa carrière juridique en devenant la nouvelle déléguée générale de Transparency International France.
Marie-Laure Ingouf etait jusqu'ici une avocate chevronnée qui a débuté sa carrière en 2005 aux barreaux de Paris et de Bruxelles.
Au fil des années, elle s'est spécialisée dans le droit pénal des affaires, acquérant une expertise précieuse dans ce domaine complexe. Sa compétence s'étend également au droit du dommage corporel et à la défense des victimes, où son engagement pour la justice a été une constante tout au long de sa carrière.
Marie-Laure Ingouf a expliqué sa décision de quitter la robe dans un post sur LinkedIn dans lequel elle a évoqué l'usure professionnelle, la crise sanitaire, les enjeux démocratiques et les défis actuels du système judiciaire qui ont contribué à sa décision : « il y a un an, je lisais cette lettre de notre confrère Eric Morain et elle raisonnait. Je débutais un bilan de compétences. Pourtant, je n’étais pas encore prête à lâcher mon cabinet, mes clients, et tout ce que j’aime dans ce métier. Longtemps l’avocature a nourri mes besoins et mes envies. Je m’y suis accomplie et j’ai grandi grâce à elle. Mais au fil du temps, j’ai perdu le feu sacré. En cause, l’usure bien sûr, mais aussi la crise sanitaire et ses enjeux démocratiques, la justice qui ressemble de plus en plus au Titanic, ou encore la loi, cette danseuse instable qui donne mal à la tête à force de tourbillonner, sans oublier les luttes egotiques et les exigences grandissantes de rentabilité des cabinets dans le contexte de crise économique. Et puis il y a les confrères : ceux dont on ne dira jamais assez à quel point ils sont merveilleux, compétents et dévoués, et ceux dont on ne peut pas parler ici car la dignité de la profession nous l’interdit. Désabusée ? Un peu, oui, c’est pourquoi je préfère partir avant de le devenir vraiment. Ma flamme intérieure reste toujours aussi vive, comme mon enthousiasme à défendre les causes qui me tiennent à cœur. Je ne vais pas loin, juste un pas de côté. Suffisamment loin pour me challenger et quitter ce qui vampirise inutilement mon énergie. Suffisamment près pour exploiter mes compétences techniques et ma casquette de dirigeante, mon goût de l’engagement collectif et de l’associatif, du combat et du plaidoyer qui forgent mon ADN ».