Les fusions-acquisitions transfrontalières pourraient atteindre des sommets en 2015 selon Baker & McKenzie.
Le cabinet d’avocats d’affaires international Baker & McKenzie publie une nouvelle édition de son étude Cross Border M&A Index en partenariat avec Mergermarket, qui analyse les fusions-acquisitions (M&A) transfrontalières au troisième trimestre 2015. Alors même que les fusions-acquisitions domestiques ont augmenté de 40 % dans le monde sur les 9 premiers mois de l’année (1 860 milliards de dollars) par rapport à la même date en 2014, les transactions transfrontalières ont totalisé 1 050 milliards de dollars à fin septembre et pourraient dépasser le chiffre de 2014 (1 420 milliards de dollars) à la fin de l’année.
Des fusions-acquisitions transfrontalières en plein essor
A la fin du troisième trimestre de cette année, les opérations transfrontalières représentaient plus du tiers du montant total des M&A à travers le monde. Sur le seul troisième trimestre, elles ont généré un montant de 375 milliards de dollars soit une hausse de 10 % en valeur par rapport au troisième trimestre de 2014. Compte tenu de la baisse de 16 % en volume (1 230 opérations) sur la même période, la croissance en valeur est due en grande partie à plusieurs opérations supérieures à 5 milliards de dollars. « Dans notre pratique de fusions-acquisitions, nous constatons aussi une envolée des opérations transfrontalières qui font partie de l’ADN de notre Cabinet. Nos clients cherchent à conquérir de nouveaux marchés notamment par un développement à l’international qui passe nécessairement par des acquisitions transfrontalières pouvant impliquer plusieurs pays, voire plusieurs régions du monde dans le cadre d’une seule opération. C’est indispensable dans un environnement hautement concurrentiel et mondialisé pour maintenir un avantage compétitif. Nos clients souhaitent que nous les accompagnions dans ces stratégies de développement - c’est la valeur ajoutée qu’ils attendent d’un Cabinet comme le nôtre », précise Eric Lasry, associé du département M&A du bureau de Paris de Baker & McKenzie.
L’essor des fusions-acquisitions transfrontalières s’explique notamment par la bonne santé économique des Etats-Unis et par de nouvelles opportunités dans la région Asie-Pacifique.
Sur le plan sectoriel, les transactions transfrontalières dans les services financiers ont généré le plus de valeur sur le trimestre (95,6 milliards de dollars). En volume, le secteur industriel a été le plus prolifique avec 200 opérations comptabilisées sur les trois derniers mois.
Les fusions-acquisitions entre régions en pole position
82,6 % des fusions-acquisitions transfrontalières se font entre les différentes régions du monde et non simplement entre différents pays d’une même région : en effet, sur le montant total de 375 milliards de dollars, 309,8 milliards de dollars ont concerné des opérations entre régions, soit une hausse de 31 % en valeur par rapport au troisième trimestre de 2014. Par rapport au second trimestre de cette année, la hausse des opérations entre régions atteint même 87 %. Les trois principales transactions transfrontalières du trimestre, qui ont généré à elles seules 85 milliards de dollars, ont été réalisées entre les différentes régions du monde : l’acquisition d’Allergan par Teva (40,5 milliards de dollars), celle de Chubb Corporation par ACE Limited (28,3 milliards de dollars) et le rachat de Cablevision par Altice (16,6 milliards de dollars).
A titre de comparaison, les opérations au sein d’une même région ont baissé de 37 % sur le troisième trimestre par rapport au même trimestre en 2014 et représentent seulement 65,2 milliards de dollars. Cette baisse s’explique par la baisse du nombre d’opérations au sein de l’Europe liée à une certaine incertitude politique et économique (crise grecque, situation en Ukraine, etc.).
Une envolée des opérations entre l’Union Européenne et l’Amérique du Nord
Les transactions entre l’Union Européenne et l’Amérique du Nord représentent 35 % de l’ensemble de l’activité entre les différentes régions du monde en valeur (119,2 milliards de dollars) sur le troisième trimestre, ce qui représente une augmentation de 34 % par rapport au trimestre précédent.
Les cibles nord-américaines acquises par les entreprises européennes ont généré un montant de 78,6 milliards de dollars, soit près du double du montant de l’acquisition de cibles européennes par des entreprises nord-américaines (40,6 milliards de dollars). Cette tendance met l’accent sur l’importance de la valeur des opérations des acquéreurs européens sur le marché nord-américain dont la plus emblématique est probablement l’acquisition de Cablevision par Altice.
En volume, il en va tout autrement : les opérations entre l’Amérique du Nord et l’Union Européenne sont dirigées principalement vers des cibles européennes. En effet, 154 entreprises européennes ont été ciblées par des acquéreurs nord-américains alors que 98 cibles nord-américaines ont été acquises par des acheteurs européens.
Les acheteurs nord-américains ne sont pas les seuls à viser les entreprises européennes : durant le troisième trimestre, les acquéreurs asiatiques ont ciblé des entreprises européennes pour un montant total de 26,7 milliards de dollars.
Le M&A transfrontalier dominé par les Etats-Unis
Les Etats-Unis ont été le pays le plus actif au troisième trimestre sur le plan des fusions-acquisitions transfrontalières, que ce soit sur le plan des acquisitions américaines à l’étranger ou des acquisitions étrangères de cibles américaines.
En effet, les entreprises américaines ont été la principale cible des investisseurs étrangers avec un montant de 180,9 milliards de dollars.
De plus, les 275 opérations transfrontalières impliquant des acquéreurs américains ont représenté un montant de 61,7 milliards de dollars. Ces acheteurs ont ciblé principalement, sur le troisième trimestre, le Royaume-Uni avec 67 opérations, loin devant les 20 opérations réalisées en Allemagne. Les entreprises américaines sont à la recherche de nouveaux consommateurs et de nouveaux marchés, en particulier dans des secteurs florissants. En outre, le dollar fort facilite les acquisitions en dehors du pays.