En 2021, à l'échelle mondiale, les Investissements Directs Etrangers (IDE) chinois sont revenus à leur niveau d’avant-crise, les opérations de fusions-acquisitions des entreprises chinoises ont quant à elles atteint 24 milliards de dollars, contre 19 milliards en 2020 selon la huitième analyse des tendances des investissements chinois à l'étranger, réalisée par Baker McKenzie en partenariat avec Rhodium Group.
Des investissements en croissance en Europe
Au cours des cinq dernières années, les investissements étrangers chinois ont susbtantiellement diminué au niveau mondial. Ces évolutions s’expliquent notamment par les perturbations liées à la crise sanitaire mais également par le renforcement global du contrôle des investissements étrangers .
L’Europe a vu les investissements chinois sur son territoire augmenter de 17 % en 2021 pour atteindre 8,4 milliards de dollars. L'Asie et l'Amérique du Nord sont arrivées respectivement en 2e et 3e position avec 5,4 milliards de dollars et 4,7 milliards de dollars (soit une baisse de 39 % sur le continent Nord Américain, dans un contexte plus global d'accroissement des tensions entre Washington et Pékin).
Le montant des investissements en Amérique latine a quant à lui bondi de 300 millions de dollars en 2020 pour atteindre 3 milliards en 2021, tandis que les acquisitions en Océanie et en Afrique ont totalisé environ 1,5 milliard de dollars.
Baisse d’investissement dans le secteur technologique et l’immobilier
Les acquisitions dans le secteur des hautes technologies ont diminué, sous l’effet du contrôle accru des investissements étrangers dans les secteurs qualifiés de "sensibles". Les investissements des entreprises chinoises dans le secteur des ITC en Europe sont ainsi passés de 5,3 milliards de dollars en 2018-2019, à 3 milliards de dollars en 2020-2021. Les IDE dans le même secteur en Amérique du Nord ont chuté encore plus rapidement, passant de 10 milliards de dollars en 2016-2017 à moins de 150 millions de dollars au cours des quatre années suivantes, démontrant une vigilance toute particulière du régulateur américain en la matière
Les investissements immobiliers à l'étranger ont également très fortement régressé. Les IDE chinois dans ce secteur sont passés de 150 milliards de dollars en 2015-2017 à seulement 3 milliards de dollars en 2019-2021.
Regain d’attrait des biens et services de consommation et de l’énergie
Les secteurs moins sensibles comme les biens et les services de consommation (5,2 milliards de dollars) et le divertissement (4,6 milliards de dollars) ont bénéficié d’un regain d’attrait, représentant près de la moitié du total des investissements. Ils sont suivis des transports et des infrastructures (3,8 milliards de dollars), des services financiers et des services aux entreprises (3,3 milliards de dollars), des matériaux de base (1,8 milliard de dollars) et de la santé (1,2 milliard de dollars), qui constituent le reste du classement.
Le secteur de l'énergie a également connu une belle croissance sous l'effet de la demande de nouveaux matériaux pour les véhicules électriques ainsi que de la transition vers une énergie propre.
Selon Guillaume Nataf, Partner en Fusions-Acquisitions chez Baker McKenzie Paris : « En 2021, les investissements chinois ont retrouvé une certaine dynamique. Néanmoins, le renforcement global des contrôles des investissements étrangers, notamment par l’élargissement de la définition des secteurs dits « sensibles » (avec un accent sur les nouvelles technologies), a poussé les entreprises chinoises à se recentrer sur leur marché national. Il a atttiré 93% des investissements chinois en 2021.»