Les fusions-acquisitions de retour dans les marchés développés

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Clifford Chance publie une étude intitulée "Our insight into M&A Trends 2014" sur les fusions-acquisitions dans le monde en 2014. Le cabinet d'avocats international y présente les grandes tendances et les nouveaux risques associés à ces opérations.

Les principales tendances en 2014 :

  • Les fusions-acquisitions sont stimulées par une confiance croissante dans la reprise économique. Un rééquilibrage naturel en faveur des marchés développés s'opère.
  • Les investisseurs se tournent à nouveau vers certains pays européens, en particulier ceux ayant des actifs de qualité et qui font face à des besoins de liquidités, par exemple l'Espagne.
  • Le marché de la dette est en plein essor et a connu une année record en 2013, les acquéreurs pouvant recourir plus facilement à un financement bancaire et obligataire.

Alors que les fusions-acquisitions ont connu une augmentation continue tout au long de 2013 sur les marchés émergents, les pays occidentaux semblent retrouver les faveurs des acquéreurs grâce à la reprise économique, à leurs actifs de qualité, à des prix attrayants et à leur stabilité politique.

Selon l'étude publiée par le cabinet d'avocats international Clifford Chance intitulée "Our Insight into M&A Trends 2014", ce rééquilibrage naturel de l'activité des fusions-acquisitions au profit des marchés développés devrait se poursuivre en 2014.

Portés par un regain de confiance en la reprise, les États-Unis, premier marché mondial des fusions-acquisitions, devraient être encore plus actifs en 2014, en particulier dans les secteurs des technologies, médias et télécommunications et de l'énergie.

En Europe, après des performances relativement solides en 2013, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Allemagne devraient être les pays les plus actifs en matière de fusions-acquisitions cette année. Le Royaume-Uni, qui est le premier marché de M&A en Europe avec 111,6 milliards de dollars de transactions en 2013, est la destination préférée des investisseurs hors zone euro. L'Espagne devrait être une destination phare en 2014 du fait de l'endettement de son économie et de la valorisation attractive de ses actifs. L'Allemagne est considérée comme l'option prudente grâce à son régime politique stable et ses bases économiques solides. Enfin, en Italie, le nouveau gouvernement de coalition commence à attirer les investissements étrangers tandis que les cessions et les privatisations offrent de nouvelles opportunités dans les domaines des infrastructures et des investissements stratégiques.

Dans son analyse, Clifford Chance montre que l'Europe était déjà la principale cible des opérations transfrontalières en 2013 car les investisseurs sont avant tout en quête de technologies, de savoir-faire et de marques à des tarifs attrayants.

Avec un montant de 781 milliards de dollars pour 35 % des opérations M&A réalisées dans le monde en 2013, la valeur des fusions-acquisitions transfrontalières était inférieure à celle de 2012. Quant aux transactions intercontinentales, elles représentaient 22 % du montant total des fusions et acquisitions.

Selon Matthew Layton, responsable de la pratique Corporate de Clifford Chance « La tendance à la hausse des fusions et acquisitions dans le monde en 2013 reflète un retour timide de la confiance sur le marché. Dans notre précédente étude "European M&A: On the road to recovery?" publiée en juin 2013, nous notions déjà un tournant en faveur des fusions-acquisitions sur les marchés occidentaux, y compris en Europe.

Tous les signaux indiquent une reprise lente mais régulière du marché des fusions-acquisitions en 2014 et au-delà. Nous nous attendons à une activité plus soutenue dans les fusions-acquisitions. Les conditions économiques mondiales incitent les conseils d'administration à investir une partie des quelques 4 200 milliards de dollars de trésorerie accumulés par les entreprises dans des opérations de fusions-acquisitions. 

Parmi les signaux positifs, on note une plus grande stabilité économique mondiale, un apaisement dans les troubles de la zone euro et dans les problèmes budgétaires aux Etats-Unis, l'évolution marquée de la Chine vers une économie de marché, ainsi qu'un regain de confiance en la croissance à la fois sur les marchés matures et émergents. »

Les investisseurs institutionnels - notamment les sociétés de capital-investissement, les fonds souverains et les autres investisseurs financiers - ont recherché activement des opportunités sur des marchés développés en cours de reprise. L'activité de private equity reste discrète en Europe malgré un intérêt croissant pour l'Europe du Sud. Les niveaux quasi-records de capitaux non investis par les fonds ("dry powder") sont susceptibles de stimuler l'activité cette année.

L'amélioration de la performance des marchés de capitaux aux États-Unis, et plus récemment en Europe, renforce la confiance au sein des conseils d'administration. Cette confiance, conjuguée avec la possibilité de s'endetter à moindre coût, devrait favoriser les fusions-acquisitions en 2014. L'assouplissement des conditions d'emprunt bancaire et obligataire devraient en effet continuer à stimuler les fusions-acquisitions en 2014, en particulier aux États-Unis et en Europe. Le nombre d'émissions d'obligations high yield et convertibles, notamment pour financer certaines opérations telles que des prises de participations minoritaires, devrait ainsi encore augmenter.

Fusions-acquisitions : défis et risques

L'étude de Clifford Chance s'intéresse à certains des principaux défis et risques associés aux fusions-acquisitions transfrontalières, qui devraient être au centre des préoccupations de nombreuses entreprises en 2014. Du fait de la prolifération de règles qui s'appliquent aux acquisitions dans le monde, les opérations internationales de fusions-acquisitions sont soumises à un examen de plus en plus contraignant par les autorités. En conséquence, les entreprises doivent désormais avoir une stratégie claire et robuste à l'égard des règles anti-concentration lorsqu'elles se lancent dans une opération.

Les cyberattaques, la corruption et l'évasion fiscale figurent également parmi les nouveaux risques majeurs susceptibles de détériorer rapidement la réputation des entreprises. Leurs dirigeants doivent investir dans des actions et dans des politiques appropriées, que ce soit en matière de conformité, de formation de leurs employés ou de préparation d'une stratégie de relations presse.

Nous attendons aussi une forte mobilisation des actionnaires sur les fusions-acquisitions. Cette mobilisation, déjà très forte aux États-Unis en 2013, deviendra de plus en plus répandue dans les autres pays cette année. D'autres parties prenantes telles que les pouvoirs publics, les salariés et les médias prennent un rôle de plus en plus influent sur l'issue des opérations. L'entreprise doit donc définir et communiquer un message stratégique et financier clair auprès des investisseurs les plus actifs ; la défense habituelle, reposant uniquement sur des actions juridiques, n'étant plus adaptée.

Matthew Layton ajoute prudemment « qu'il pourrait y avoir des mouvements pour contrebalancer la recrudescence des opérations de fusions-acquisitions en 2014, notamment une politique monétaire qui se tend, des bulles sur certains actifs à risque alimentées par des taux d'intérêts bas, la réticence des investisseurs à s'engager dans le plus long terme et la menace liée au plafond de la dette américaine. Nos clients restent concentrés sur un objectif de création de valeur pour leurs actionnaires et sont toujours averses au risque. Ils placent les problématiques de conformité et de réputation au cœur de chacune de leurs opérations ».

Les tendances par région en 2014 :

  • La confiance aux États-Unis revient peu à peu avec l'embellie de l'environnement macro-économique vers la fin 2013 et la perspective d'un accord budgétaire, de la fin des bouleversements fiscaux, de la paralysie de l'Etat fédéral et des mesures de rigueurs.
  • En Amérique latine, 2014 devrait être une meilleure année pour l'investissement. Les marchés les plus attractifs sont le Brésil, le Mexique et la Colombie. Le Chili et le Pérou suscitent également un intérêt grandissant. La consommation, les ressources naturelles et l'immobilier sont les secteurs qui suscitent le plus important flux d'affaires dans la région.
  • Dans de nombreux pays d'Europe, les entreprises conservent leurs actifs en attendant une meilleure valorisation avant de procéder à des cessions. Dans d'autres pays tels que l'Espagne et l'Italie, les actifs de meilleure qualité proviendront de privatisations et de cessions d'actifs par des institutions financières et du désengagement de l'Etat dans les infrastructures. Enfin, l'activisme actionnarial devrait s'accroître considérablement.
  • Les fusions-acquisitions en Asie-Pacifique sont stimulées par la volonté des entreprises de conquérir de nouveaux marchés et devenir des acteurs mondiaux, en acquérant du savoir-faire, des technologies, et des marques, et en investissant dans l'immobilier.
  • L'effervescence des activités de fusions-acquisitions et de private equity au Moyen-Orient (y compris transfrontalières) reflète les ambitions croissantes des leaders locaux pour développer leurs parts de marché. Les actions sont de plus en plus couramment utilisées comme monnaie d'achat dans les opérations et le nombre de fusions-acquisitions sur les marchés est appelé à augmenter à mesure que les risques liés à leur réalisation diminuent.
  • Le marché des fusions-acquisitions en Afrique continue d'être dominé par des opérations dans les secteurs de l'énergie, des mines et des services publics. Les entreprises chinoises restent les acquéreurs les plus actifs. Avec le déploiement de la 4G, les télécoms devrait être un secteur porteur.

Retour sur les fusions-acquisitions en 2013 :

Alors que de grandes opérations stratégiques ont contribué à renforcer le montant des fusions-acquisitions dans le monde en 2013, leur montant total est resté stable. Il a même légèrement baissé de 3 % à 2 220 milliards de dollars en 2013, contre 2 290 milliards de dollars en 2012.
Cependant, le 2ème semestre de 2013 a été nettement plus animé que le premier avec une hausse de 24 % en valeur, en particulier en Asie-Pacifique et aux États-Unis qui ont connu des augmentations respectives de 36% et 57% du montant des transactions.
Le secteur des technologies, médias et télécommunications a été le secteur le plus performant en 2013 avec 23 % du montant total des opérations de fusions-acquisitions. Il s'agit du seul secteur à avoir connu une augmentation significative par rapport à l'année précédente (+8,5 %). L'énergie, les mines et les services publics ont également obtenu de bons résultats avec 427 milliards de dollars de transactions, même si leur part de marché a chuté de 6 % par rapport à l'année 2012.


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