Les cabinets d’avocats Veil Jourde et BBLM Avocats ont accompagné San Marina dans le cadre de sa procédure de redressement judiciaire.
Fondée en 1981 à Marseille, San Marina qui exploite la marque française éponyme, propose une large offre de chaussures en cuir et d’articles de maroquinerie.
En 2001, la marque est rachetée par le groupe Vivarte qui possède alors de nombreuses enseignes de prêt-à-porter grand public (notamment Chevignon, Kookaï, Caroll, Naf Naf, La Halle, Pataugas). Ses difficultés l’ont conduit à céder progressivement ses nombreuses enseignes, dont San Marina qui est, rachetée, début 2020, un mois avant le démarrage de la crise sanitaire de la Covid-19, par le trio d’entrepreneurs Stéphane Collaert, Laurent Portella et la société d’investissement Grimonprez.
À la suite des périodes de confinement qui avaient entrainé la fermeture de ses magasins, San Marina avait obtenu de ses différents bailleurs commerciaux des abandons et des étalements de certains loyers. La société avait également mis en place un plan stratégique reposant sur une rationalisation du parc de magasins et une amélioration de la stratégie digitale. Les dirigeants avaient quant à eux réalisé des apports afin de soutenir au mieux la société dans ce contexte de crise.
Malgré l’environnement dégradé, avec les moyens financiers déployés et les actions et stratégies mises en œuvre pour relancer l’activité, San Marina anticipait une poursuite de la croissance de son chiffre d’affaires.
C’était sans compter les arrêts du 30 juin 2022 de la Cour de cassation qui ont rendu exigibles les loyers des périodes de confinement jusqu’alors gelés et une saison estivale 2022 décevante.
San Marina a ainsi été contrainte de solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire, obtenue par jugement du tribunal de commerce de Marseille du 22 septembre 2022.
Compte tenu de la dégradation de l’activité, dans un contexte de difficultés structurelles du secteur du retail et de celui de la chaussure de ville face au marché croissant des sneakers et baskets, l’objectif initial de présentation d’un plan de redressement par voie de continuation a dû être délaissé au profit d’une cession globale de l’activité et des actifs en plan de cession.
Dans le cadre de l’appel d’offres en plan de cession initié par les administrateurs judiciaires de San Marina, les offres reçues, de nature liquidative, ne remplissaient pas l’objectif légal d’une cession d’activité. Les dirigeants de San Marina avaient quant à eux présenté une offre dite de « réserve » (pour le cas où aucun candidat repreneur sérieux n’aurait déposé d’offre de reprise), portant sur un périmètre nouveau et rentable de magasins permettant le maintien d’un nombre maximal d’emplois. Cette offre était toutefois conditionnée à un accord avec un acteur tiers investisseur qui serait devenu actionnaire majoritaire de la structure de reprise. Après plusieurs semaines de discussion, cet accord n’a toutefois pas pu aboutir de sorte que les dirigeants ont été contraints de ne pas soutenir leur offre lors de l’audience d’examen des offres du 10 février 2023.
Lors de cette audience, en l’absence d’offre de reprise en plan de cession ferme correspondant aux critères de la loi et malgré les efforts de l’équipe dirigeante et des organes de la procédure pour trouver une issue favorable à l’aventure San Marina, le tribunal n’a pu que constater l’impossibilité d’arrêter un plan de cession et la nécessité de convertir la procédure en liquidation judiciaire.
C’est ainsi que par jugement du 20 février 2023, le tribunal de commerce de Marseille a converti la procédure de redressement judiciaire de San Marina en liquidation judiciaire sans poursuite d’activité. Ses 163 magasins ont donc fermé leurs portes et ses 680 salariés vont être licenciés.
Les offres de nature liquidative remises dans le cadre du redressement judiciaire pourront être réitérées dans le cadre de la liquidation judiciaire et les liquidateurs vont initier un appel d’offres pour cession d’actifs isolés, notamment des fonds de commerce et de la marque San Marina.
San Marina était conseillée par Veil Jourde, avec Eugénie Amri, associée, et Julia Callès en restructuring et Pauline Larroque Daran, associée, et Marine Guille en social, ainsi que par BBLM Avocats, avec Bernard Bouquet et Thomas Gagossian, associés.
Les administrateurs judiciaires de San Marina étaient Ajilink, avec Frédéric Avazeri, associé, et Marie Claude Nicolas et Romain Tarrade, et Thevenot Partners – Gillibert & Associés avec Vincent Gillibert, associé, et Benjamin Silve.
Les mandataires judiciaires de San Marina étaient JP Louis & A Lageat avec Jean-Pierre Louis, associé, et Adrien Joly, et Les Mandataires avec Vincent de Carrière, associé, et Quentin Barbot.
Cairn Partners, avec Maxence Bousquet, associé, et Aldric Koso, est intervenu en qualité de conseil financier de San Marina.
Corpcom, avec Guillaume Foucault, associé, et Simon Degas, est intervenu en qualité de conseil en communication de San Marina.