Condamnation de Suzanne de Bégon pour diffamation publique envers Blédina

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La Cour de cassation rejette le pourvoi formé par Suzanne de Bégon définitivement condamnée pour diffamation publique au préjudice de Blédina.

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Dans un livre paru en 2010 et intitulé "Maman Blédina ! Pourquoi tu m’empoisonnes ?", Madame Suzanne Al Hout dite "de Bégon" avait qualifié la société Blédina (filiale de Danone) d’"assassin" et l’avait accusée d’avoir empoisonné pendant des années des centaines de milliers de bébés avec les tétines de ses biberons jetables destinés aux nouveau-nés (les nourettes). Madame de Bégon affirmait détenir la preuve scientifique de ce que les tétines de Blédina étaient stérilisées avec un gaz cancérigène.

En réaction à certains articles de presse parus en 2011 au sujet de la thèse développée par Madame de Bégon, le Ministre de la Santé avait ordonné en 2011 une enquête approfondie confiée à plusieurs autorités : l’IGAS, l’AFSSAPS, le Haut Conseil de Santé Publique et l’ANSES. Cette enquête avait confirmé le caractère inexact des griefs de Madame de Bégon.

Aux termes d’un arrêt du 29 novembre 2012, la Cour d’appel de Pau avait condamné Madame de Bégon pour diffamation publique commise au préjudice de Blédina, confirmant par là même un jugement de première instance du Tribunal correctionnel de Pau daté du 26 mai 2011.

L’arrêt de la Cour d’appel de Pau avait notamment souligné que "les enquêtes et avis du Haut Conseil de Santé Publique, de l’IGAS de l’AFSSAPS et de l’ANSES ne contiennent aucun élément de nature à mettre en cause les nourettes de Blédina".

Pour condamner Madame de Bégon, la Cour d’appel de Pau a considéré que cette dernière ne pouvait bénéficier de l’exception de bonne foi, dont Madame de Bégon se prévalait en invoquant le fait qu’elle constituait un "lanceur d’alerte", à l’instar de personnes qui avaient précédemment contribué à révéler des scandales sanitaires.

Outre la condamnation pénale infligée à Madame de Bégon,  la Cour d’appel de Pau lui a interdit de commercialiser et de diffuser, sur tout support, son livre diffamatoire l’a condamnée à payer une somme de 20 000 euros "au titre du préjudice moral" subi par Blédina.

Par un arrêt daté du 8 avril 2014, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Madame de Bégon, faisant notamment observer que Madame de Bégon "a été guidée dans sa démarche par son animosité personnelle, a manqué de rigueur scientifique et de sérieux dans sa démonstration ainsi que de prudence dans l’expression en employant des termes dénotant une outrance à l’endroit de la plaignante".

Dans ce dossier, la société Blédina était représentée par le cabinet Bredin Prat, avec Jean-Daniel Bretzner (associé) et Eve Duminy, ainsi que par Guillaume Lécuyer devant la Cour de cassation.


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