Claudia Weber, avocat fondateur du Cabinet ITLAW Avocats pose la question de savoir si le RGPD est un outil de bienveillance
« La protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel est un droit fondamental »[i], tels sont les premiers mots du RGPD.
Le règlement (européen) général sur la protection des données (RGPD), en application depuis 2018, a pour objectif de responsabiliser les organismes publics et privés qui traitent des données personnelles.
Ce texte exige le respect de principes tels que la transparence, la loyauté, la pertinence et la détermination des finalités, etc.
A première vue, quoi de plus naturel en somme que de respecter le choix du prospect, client, fournisseur, salarié, vis-à-vis de ses données personnelles ? Et pourtant, que de difficultés à l’implémenter au cœur de l’entreprise ! Par exemple, pourquoi certains persistent à vouloir à tout prix continuer à envoyer des sollicitations commerciales à des personnes qui ne le souhaitent plus ? etc…
Sans surprise, les entreprises avec une culture de bienveillance ont rencontré moins de difficultés à se mettre en conformité avec le RGPD. Sans doute parce que les principes à respecter sont très proches des valeurs qui caractérisent la bienveillance. L’organisation, les outils, la gouvernance de ces entreprises œuvrant avec bienveillance bénéficient déjà d’une culture d’entreprise et d’une politique cohérente avec les règles du RGPD ; les mesures et règles à implémenter s’intégrant ainsi dans une sorte de continuité.
A l’inverse, les sociétés qui n’ont pas prioritisé le respect des données personnelles sont obligées de transformer non seulement leurs organisations, leurs processus, leurs outils mais doivent aussi réaliser une profonde mutation de leur culture.
L’effort qu’engendre les obligations du RGPD offre ainsi un miroir du degré de bienveillance existant dans la culture de l’entreprise !
In fine, en obligeant les organismes publics et privés à prendre en considération les données personnelles, le RGPD pourrait bien se révéler un outil puissant au service de la bienveillance !
Claudia Weber, Avocat fondateur du Cabinet ITLAW Avocats
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[i] Considérant n°1 du RGPD