Annoncé partant, Éric Dupond-Moretti est reconduit au ministère de la Justice.
Le secrétaire général de l'Elysée Alexis kohler a confirmé la reconduction du ministre dans le nouveau gouvernement ce vendredi 20 mai.
« A l’occasion de l'annonce du nouveau gouvernement, j'adresse mes félicitations à Éric Dupond-Moretti, reconduit dans ses fonctions de ministre de la Justice, garde des Sceaux. Nous avons appris à nous connaître et à travailler dans le respect mutuel. Nous continuerons donc à faire valoir auprès du ministre notre projet pour réduire les injustices. Sa tâche est immense puisqu’il lui faudra mettre en œuvre les promesses du président de la République sur les moyens de la justice. Sur ce terrain, les avocats plaident pour un choc budgétaire, un choc de recrutement, un choc d’organisation.
Un choc de recrutement et donc de formation des magistrats et des greffiers, un choc sur les conditions de travail, pour que tous les acteurs de la justice puissent travailler ensemble sereinement, mais aussi un choc de méthode pour que les magistrats, dotés des moyens nécessaires, puissent se concentrer sur leurs tâches juridictionnelles. Le chantier de la justice, des injustices, doit être une obsession de nos dirigeants, et une priorité pour le ministre.
La mobilisation inédite des magistrats et des greffiers fin 2021, soutenue par les avocats, illustre le malaise d’un secteur qui peine à fonctionner sereinement. La justice manque de moyens, et ce depuis de nombreuses années. Et les conséquences sont réelles : elles sont vécues par nos concitoyens chaque jour, concrètement, et nous avocats, sommes les premiers témoins de ce rapport ambigu des Français à la justice.» réagit Jérôme Gavaudan, président du Conseil national des barreaux.
De son côté, l'union Syndicale des Magistrats prend acte de la reconduction du garde des Sceaux et s’en inquiète rappelant qu’il est actuellement mis en examen devant la Cour de justice pour des faits susceptibles d’avoir été commis à l’occasion de son précédent mandat.
L’USM souligne la situation catastrophique de l’autorité judiciaire, qui n’est nullement « réparée », et rappelle l’absolue nécessité de lui donner les moyens de fonctionner sur un mode « justice de qualité ».
L’USM ajoute qu'elle restera mobilisée pour la défense de l’indépendance de la justice et une justice de qualité au bénéfice des citoyens.
Enfin, le Syndicat de la magistrature est « stupéfait du peu de réactions suscitées par une telle reconduction, en son principe. Laisser à la tête du ministère un garde des Sceaux qui s’est distingué par des atteintes portées à l’indépendance de la justice démontre une absence de prise de conscience de la gravité de ces atteintes, considérées comme mineures. Elles font pourtant le lit, petit à petit, atteinte après atteinte, d’une soumission toujours plus grande de l’autorité judiciaire au pouvoir exécutif, dans un silence institutionnel assourdissant ».
Arnaud Dumourier (@adumourier)
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