L’époque est résolument aux Legaltech, ces sociétés qui proposent, grâce à des services numériques, des services plus accessibles aux clients professionnels et consommateurs. Souvent vues comme une menace par les risques d'ubérisation et les risques de dérives déontologiques qu’elles comportent, elles suscitent à la fois l’intérêt et la méfiance des professionnels du droit. CREANSOFT se fait fort de proposer des outils « conçus par et pour les huissiers de justice » et s’engage à faire du respect des règles statutaires et déontologiques des atouts auprès non seulement des clients mais aussi des professionnels. Dans ce contexte, la dernière acquisition de CREANSOFT, Sefairepayer.com, en Juin dernier, représentait un défi considérable. Racheter la marque, et la plateforme, a été la première étape d’un processus de refonte profonde du processus proposé aujourd’hui aux clients, que le Directeur général de CREANSOFT, Yann Duchemin, présente au Monde du Droit.
Le Monde du Droit : Pouvez-vous nous présenter Sefairepayer.com?
Yann Duchemin : Sefairepayer.com est une plateforme de mise en relation, entre les Huissiers de justice et les clients, dans le cadre du recouvrement des créances. Elle réalise trois types des prestations, allant de la plus simple à la plus complexe ; enfin, c’est une plateforme qui s’inscrit dans une démarche de respect des règles statutaires et déontologiques. Mais, il est important également de souligner ce que Sefairepayer.com n’est pas une société qui souhaite « capter la clientèle » aux Huissiers de justice, puisqu’au contraire elle a pour finalité d’amener de nouveaux clients aux études.
Le Monde du Droit : Quelles sont les prestations proposées aux clients ?
Y.D.: La première prestation est une prestation de relance amiable au nom du client. C’est une offre qui propose au client une lettre type de relance, qui sera effectuée par lui, via la plateforme. Sefairepayer.com n’intervient ici que pour mettre à disposition un modèle de courrier, en invitant à régler directement le créancier. La particularité, c’est que dès cette phase, nous invitons le client à « choisir » un office d’Huissier de justice, par une carte, où il visualise tous les offices proches du débiteur présumé. Cette offre poursuit deux finalités : amener vers les Huissiers de justice des clients qui aujourd'hui ne poussent pas la porte des offices, et par ailleurs mettre en relation un client avec un office, qu’il pourra contacter pour lui proposer ses services, d’une façon générale (et conformément aux règles sur la sollicitation personnalisée)
Le Monde du Droit : Dans cette phase, donc, l’Huissier de justice ne relance pas le client ?
Y.D. : Non, cela fait l'objet du deuxième service, qui prévoit une relance par l’Huissier de justice. Dans ce cas, l’Huissier de justice est saisi d’une demande de relance qui peut aller jusqu’à la mise en demeure, pour son client, dans le cadre d’un mandat limité, puisque le débiteur sera invité à régler toujours chez le client. Là encore, nous souhaitons par ce service amener des clients qui craignent d’avoir à supporter des coûts plus importants pour des petites créances, mais qui souhaitent faire intervenir l’Huissier de justice.
Le Monde du Droit : Ensuite, on passe aux « choses sérieuses » ?
Y.D. : Exactement, ensuite nous passons aux forfaits judiciaires. Il s’agit de forfaits pré-payés et respectueux du tarif dans lesquels l’Huissier de justice reçoit mandat de recouvrement et d’encaisser selon un scénario pré-établi, ce qui veut dire que le client ne paiera que les actes effectivement réalisés par l’Huissier de justice. Nous sommes heureux d’avoir abouti à un système où le tarif et la déontologie sont respectés. A nouveau, la plateforme n’encaisse pas de fonds, tout est réalisé par les offices.
Le Monde du Droit : Quel est le modèle économique ?.
Y.D. : Pour Sefairepayer.com, une plateforme d’intermédiation qui facture des prestations techniques (et un abonnement de 19,9 € HT/mois) aux offices. Pour les Huissiers de justice, la certitude d’être rémunérés pour la prestation réalisées, pour les forfaits judiciaires, de recevoir les émoluments prévus par le Code de commerce pour les actes ainsi que les droits proportionnels.
Le Monde du Droit : Quelle est votre démarche en matière de déontologie ?
Y.D.: Extrêmement active. Nous avons saisi le Conseil consultatif de déontologie (qui a approuvé notre processus) et nous sommes à l’écoute de toutes les critiques qui pourraient améliorer notre modèle pour qu’il respecte les meilleures pratiques dans la profession.
Le Monde du Droit : Où les offices peuvent-ils se renseigner, s’inscrire ?
Y.D. : C’est très simple, un espace de renseignement et d’inscription leur a été réservé à la fois sur notre site web CREANSOFT dans la rubrique « services connexes » https://www.creansoft.fr/sefairepayer-com/ mais aussi directement sur le site Sefairepayer.com via le menu « Huissier » qui leur a été spécialement réservé à cet effet. Pour découvrir notre plateforme, je vous invite à vous rendre sur https://sefairepayer.com.