Le Monde du Droit a interrogé Astrid Mignon Colombet qui a récemment rejoint August Debouzy en tant qu'associée.
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre August Debouzy ?
J’ai décidé de rejoindre le cabinet August Debouzy parce qu’il dispose d’une pluralité de compétences ancrée dans une culture judiciaire solide et offre des perspectives de liens renforcés avec nos confrères à l’étranger. Ces atouts me paraissent de nature à favoriser le déploiement d’un modèle français de défense pénale et de justice pénale négociée en lien avec l’international.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Après avoir soutenu en 2002 ma thèse sur l’exécution forcée en droit des sociétés à l’Université Panthéon-Sorbonne sous la direction d’Yves Guyon, j’ai débuté mon métier d’avocat en 2003 chez les Avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation Bernard Hémery et Patrice Spinosi. J’ai ensuite rejoint le cabinet Soulez Larivière & Associés en 2004 au sein duquel je suis devenue associée en 2011 puis managing partner en 2016. Pendant ces 15 ans, j’ai accompagné des grandes entreprises, administrations et dirigeants dans des dossiers contentieux complexes et de gestion de crise tels que le crash du Concorde, le naufrage de l’Erika ou l’explosion de l’usine AZF. Plus récemment, j’ai pu également observer les évolutions du contentieux transnational et développer une expérience nouvelle en matière de justice pénale négociée en conseillant les entreprises dans le cadre de la conclusion d’accords de Deferred prosecution agreements (DPA) américains et de Conventions judiciaires d’intérêt public (CJIP).
Qui vous a le plus influencé dans votre carrière ?
Daniel Soulez Larivière et le cabinet, incontestablement. Plus généralement, je me suis inspirée et continue de m’inspirer de l’expérience acquise auprès des clients pendant plusieurs années, de la pensée des professeurs de droit et avocat aux conseils en surplomb des dossiers et des échanges dynamiques souvent transnationaux avec les confrères et les magistrats dans le cadre de conférences et de dossiers sensibles.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
Je n’ai pas un meilleur souvenir mais plusieurs ! Bien entendu, le procès du Concorde a été un moment mémorable, ainsi que d’autres non-lieux et relaxes ; mais aussi bien d’autres moments, parfois de doute, lorsque la défense pénale s’élabore à plusieurs et que nous apprenons à nous adapter à l’imprévu et à construire de nouvelles stratégies de défense.
Quels sont vos domaines de compétence ?
J’accompagne mes clients dans les dossiers de contentieux pénal complexe et de gestion de crise. Ayant développé une expérience en matière de justice pénale négociée (DPA, CJIP, CRPC), je conseille également mes clients dans la gestion et la prévention de leurs risques en matière de corruption, de fraude et sur les enjeux liés à l’application de la loi de blocage et du principe non bis in idem dans les procédures multi-juridictionnelles.
Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?
L’actualité récente dans ces domaines a été marquée par la signature de deux nouvelles CJIP en matière de corruption transnationale et de fraude fiscale, la judiciarisation de l’éthique des affaires avec les premières procédures en lien avec le devoir de vigilance et les engagements éthiques des entreprises ainsi que la poursuite des discussions relatives à la modernisation de la loi de 1968 modifiée dite loi de blocage.
Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?
Mon ambition est de poursuivre la construction collective d’un modèle français de défense pénale et de justice pénale négociée.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)