Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?

J’interviens principalement dans le domaine des infrastructures et de l’énergie. Ces deux secteurs, généralement attractifs pour les investisseurs le sont devenus encore davantage et ont connu au cours des dernières années des transformations importantes, liées notamment à la transition énergétique, au développement du marché secondaire au travers des opérations de M&A et de privatisations, à la forte internationalisation des acteurs et des investissements, et au développement croissant des projets d’initiative privée, comme par exemple dans le domaine des bornes de recharge de véhicules électriques.

En outre, nous avons la chance d’avoir en France les industriels, les fonds d’investissement et les banques parmi les meilleurs, si ce n’est les meilleurs en Europe et au Monde. Les perspectives de développement économique sont donc importantes dans notre pays et sur la place du marché juridique de Paris. Linklaters dispose en taille de l’une des plus grandes, si ce n’est la plus grande équipe du marché et d’une expertise unanimement reconnue en la matière, que ma cooptation contribuera à renforcer dans les prochaines années. Par ailleurs, un audit interne a été mené par un comité qui a permis à mes pairs de s’assurer que j’étais capable de travailler en symbiose au sein de Linklaters, qui possède une culture propre forte, et que je disposais des qualités d’intégrité, de discrétion et de confiance qui sont essentielles dans notre métier.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Mon parcours est assez atypique car j’ai obtenu deux Master 2 et j’ai rejoint la profession d’avocat plus tard que bon nombre de mes confrères. Après l’obtention de mon Master 2 Droit Bancaire et Financier à l’Université Paris 2 Assas, j’ai saisi l’opportunité qui m’était offerte de faire un VIE de près de deux ans à Londres auprès de l’équipe LTMG (Legal and Transaction Management Group) de BNP Paribas où j’étais chargé de structurer et de négocier des produits dérivés pour compte propre de BNP Paribas ou pour ses clients. Cette expérience a été l’une des plus importantes dans ma vie, personnelle et professionnelle, car elle m’a permis de me construire et de prendre confiance en mes qualités humaines et techniques. J’ai ensuite rejoint l’équipe de financement de projet de Freshfields, que j’ai suivie lors de leur départ pour le cabinet Willkie Farr & Gallagher. J’ai passé quatre belles années en leur compagnie avant de rejoindre Linklaters en 2013.

Qui vous a le plus influencé dans votre carrière ?

Nombreux sont ceux dont j’ai eu la chance de croiser le chemin, qui m’ont influencé et continuent de m’influencer, qu’ils soient mes collègues, nos clients ou mes confrères. Le côté humain est extrêmement important pour moi et chaque contact est une opportunité de m’améliorer professionnellement et personnellement. J’ai eu la chance de faire partie de ce que nous appelions entre nous la « dream team » avec Amir Jahanguiri, Thierry Laloum, Driss Bererhi, Michaël Armandou et Farah El-Bsat. Ils ont tous contribué à ma construction professionnelle ainsi qu’à ma formation et je continue de travailler avec eux et de les revoir avec plaisir et amitié. Farah est devenue mon épouse et j’ai énormément appris de sa capacité de travail, de sa manière de gérer son stress et les contraintes de notre profession.

Mais celui qui a été déterminant dans mon évolution c’est Bertrand Andriani, le chef de notre practice Bancaire et Energie & Infrastructure, mais également « Managing Partner » du bureau de Paris. Bertrand est certainement l’avocat le plus expérimenté du marché et le meilleur technicien du droit que j’ai eu la chance de rencontrer. Il m’a accordé une liberté totale pour la gestion des dossiers et le développement des relations avec nos clients, ce qui est extrêmement rare dans notre profession. Nous avons une véritable relation de confiance qui nous permet de travailler ensemble dans les meilleures conditions pour servir nos clients. Je le considère comme un ami et un mentor.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

J’en ai accumulé de nombreux au cours des années passées, mais mes meilleurs souvenirs tournent principalement au tour des relations humaines. Si je devais en retenir un, ce serait certainement un petit déjeuner avec un collègue, à 6h du matin un samedi, au lever du soleil, après une journée entière de vendredi, et une nuit blanche, passées à négocier une documentation contractuelle.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille les clients du cabinet sur le développement, le financement ou l’acquisition de projets dans le secteur des infrastructures et de l’énergie. Les clients sont des industriels du secteur, des fonds d’investissement, des prêteurs, des institutions multilatérales, des contractants ou des gouvernements. Les projets quant à eux sont partout dans le monde et principalement en France, en Europe, en Afrique et en Amérique Latine.

Quels sont vos objectifs pour Linklaters ?

Mon souhait est de continuer à fournir des services d’excellence et le meilleur conseil possible à nos clients, en particulier dans le secteur des infrastructures (notamment portuaires, aéroportuaires, routiers et autoroutiers, ferroviaires, hospitaliers, télécoms ou infrastructures de transition énergétique) et des énergies (centrales électriques notamment CCGT, hydroélectriques, solaires, éoliens ou biomasse). Je souhaite accroître notre capacité à suivre nos clients dans leurs investissements à l’international, ce qui sera facilité par la composition de notre équipe, multiculturelle et ayant une capacité à conseiller les clients aussi bien en droit français qu’en droit anglais.

Je souhaite également continuer à faire progresser les jeunes collaborateurs sans lesquels je ne serai pas devenu associé car nous faisons un travail d’équipe à tous les instants. J’espère pouvoir partager avec les membres du cabinet et mes associés mon optimisme, ma joie de vivre et mon sens du travail d’équipe, une des valeurs fondamentales de Linklaters, pour que notre aventure commune soit couronnée de succès et de réussites collectifs.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)