Elections ordinales Paris 2020 : interview de Jacques Desgardin et Nathalie Lauret

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Le Monde du Droit a interrogé Nathalie Lauret et Jacques Desgardin, candidats au Conseil de l'Ordre du barreau de Paris pour le mandat 2020-2022.

Pourquoi vous présentez vous ?

Depuis plusieurs années le lien entre les avocats n’a pas cessé de se distendre alors même que notre profession n’a jamais eu autant besoin d’être unie pour surmonter les attaques qu’elle subit.

La virtualisation de la profession, comme tout progrès, a eu des conséquences sur le plan de l’humain.

Si le RPVA nous a fait gagner du temps en supprimant certaines démarches physiques (la course aux huissiers audienciers pour la signification en « dernier jour » n’est plus qu’un lointain souvenir) il a diminué les opportunités de rencontres entre avocats lors des audiences de Mise en Etat.

Nous y avons perdu de l’échange et de l’humain, y compris avec les magistrats qui ne sont plus, aujourd’hui, que des adresses informatiques.

La virtualisation n’est pas seule responsable de cette perte de lien.

La disparition du stage, la séparation géographique de la Cour et du Tribunal, les audiences « sans plaidoiries » ont également réduit les opportunités d’échanges et de transmission de l’expérience.

La fermeture de la buvette du Palais a également fait disparaître un lieu de convivialité et d’échanges.

Le confinement consécutif à la pandémie de COVID 19 nous a montré que nous pouvions, sauf pour l’activité judiciaire, devenir des « télétravailleurs » et a accru de manière exponentielle le sentiment d’isolement de bon nombre de nos confrères et consœurs.

Nous voulons donc devenir, au sein de l’Ordre, une force de proposition pour recréer du lien entre avocats et, par la même, renforcer notre profession.

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

C’est RE-LIER pour RENFORCER.

Recréer du lien entre avocats passe par la mise en œuvre d’un nouveau système de transmission de l’expérience, entre nous, sur tous les aspects : dans la pratique du Droit, dans la pratique de la déontologie et de la confraternité, par retour d’expérience de gestion et pourquoi pas d’une aide à la transmission du cabinet, point faible de l’avocat, notamment individuel, qui a pourtant développé une clientèle …, raison pour laquelle nous l’avons appelé le REFERENT360.

Quels dysfonctionnements observez-vous au sein de l’ordre et que proposez-vous comme solutions ?

Si votre question porte sur le fonctionnement actuel de notre profession notre réponse à cette question est identique à celle portant sur nos motivations pour nous présenter.

Si elle porte sur les institutions de l’Ordre n’ayant pas été membres de celles-ci, toute tentative de réponse, quel que soit son sens, n’en aurait pas.

Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ?

Pourquoi cette question clivante qui, de plus, va à l’encontre de nos valeurs ?

Comme tous les avocats qui composent le Barreau de Paris, les candidats sont différents et apporteront à l’Ordre leur expérience, leurs qualités (et peut-être aussi leurs défauts), leur dynamisme, leur volonté de participer et d’aider.

Ces différences sont essentielles et il est impossible de prétendre que certaines d’entre elles seraient plus ou moins importantes pour le futur de notre Ordre. Nous pouvons en tout cas dire que les candidats que nous avons rencontrés jusqu’à présent nous ont beaucoup apporté, tant par leur expérience pour certains, que par leur accueil pour tous.

Propos recueillis par Yannick Nadjingar-Ouvaev


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