Le prix DESCARTES-HUYGENS 2013 décerné à la juriste Bénédicte FAUVARQUE-COSSON et à l'historienne d'art Caroline VAN ECK.
Le prix scientifique Descartes-Huygens, créé en 1995, a été attribué en 2013 dans le domaine des sciences humaines et sociales. Il est doté en France par le ministère des Affaires étrangères (ambassade de France aux Pays-Bas) et par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et il est doté aux Pays-Bas par l'Académie royale des sciences des Pays-Bas (KNAW). Il est décerné chaque année sous l'égide respective de la KNAW et de l'Académie des sciences-Institut de France, qui président et constituent les jurys, à deux chercheurs de niveau international, l'un en activité en France, l'autre aux Pays-Bas, et contribuant à la coopération scientifique bilatérale.
Le jury de l'Académie royale des Sciences des Pays-Bas (KNAW) a distingué :
Bénédicte Fauvarque-Cosson (47 ans) est internationalement reconnue pour ses recherches sur le droit international privé, le droit comparé, le droit européen des contrats. Elle participe à plusieurs réseaux de recherche internationaux et européens : groupe de travail sur les Principes d’Unidroit relatifs aux contrats du commerce international ; groupe d’études sur le Code civil européen, qui a élaboré un projet de cadre commun de référence ; groupe de la Conférence de la Haye qui élabore des Principes sur le choix de la loi applicable en matière de
contrats internationaux.
Le jury néerlandais a récompensé Bénédicte Fauvarque-Cosson pour l’excellence de sa recherche dont témoignent ses résultats -notamment ses contributions à l’harmonisation européenne du droit- et la liste de ses publications. Elle est présidente de la Société de législation comparée, vice-présidente de l’Académie internationale de droit comparé et
directrice scientifique du Recueil Dalloz ; membre junior de l’Institut universitaire de France (2009-2014), elle est conseiller spécial depuis 2010 de Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne et Commissaire européen en charge de la justice, de la citoyenneté et des droits fondamentaux.
Avec le Prix Descartes-Huygens, Bénédicte Fauvarque-Cosson pourra poursuivre ses recherches et ses collaborations avec l’université de Leyde. Le but de cette coopération est de trouver des solutions pour harmoniser le droit européen des contrats commerciaux et d’élaborer un cadre de référence commun qui tienne compte des divers intérêts en présence.
Le jury de l'Académie des sciences, avec le concours de l’Académie des sciences morales et politiques, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et de l’Académie des beaux-arts a distingué :
Caroline van ECK (54 ans) fait des recherches sur les effets de l'œuvre d'art sur le spectateur et sur les rapports entre les origines de la société, de la religion et de la sculpture. Elle envisage la sculpture non pas seulement comme un phénomène exclusivement artistique ou comme un objet d'appréciation esthétique et muséale, mais elle étudie aussi la manière dont la statuaire agit sur le spectateur et la société qui l'a produite: comme objet de fétichisme ou d'idolâtrie par exemple, ou comme manifestation visible du divin.
Le jury français a été particulièrement sensible à l’originalité des travaux du professeur van Eck. Familière des projets et échanges internationaux, elle a déjà été distinguée par des bourses décernées par la Fondation Néerlandaise de Recherche Scientifique (NWO), notamment sur un projet intitulé: Art, Agency and Living Presence in Early Modern Italy. Elle a obtenu un prix dans le cadre du Programme Van Gogh en 2011. Elle travaille régulièrement en collaboration avec des chercheurs français de l’INHA (Institut national d’histoire de l’art), de l’EHESS et l’Ecole du Louvre où elle est actuellement chercheuse invitée.
Avec le Prix Descartes-Huygens, Caroline van Eck pourra contribuer en 2014 à un séminaire consacré à Gottfried Semper et les débuts des études modernes de l’artefact, qui aura lieu à l’EHESS. Le Prix lui permettra également de poursuivre ses recherches à Paris sur les croisements entre l’histoire de l’art, l’archéologie et l’anthropologie autour de la présentation de la statuaire dans les musées parisiens, en particulier les antiquités égyptiennes, romaines et
grecques au Musée Napoléon et au Musée du Louvre (Galerie Charles X). Enfin, Caroline van Eck envisage de soumettre une proposition dans le cadre d’appels à projets européens.