La transmission d’entreprise est un enjeu majeur pour l’économie française et pour l’emploi. En 2016, en France, plus de 51 000 PME et ETI ont été cédées (Source BPCE – 2019). Malgré les opportunités, le nombre de transmissions-reprises a chuté d’un tiers entre 2013 et 2016, tendance qui se poursuit sur 2017-2018. Pourtant, la transmission va concerner de plus en plus d'entreprises et d'emplois. C’est pour mieux comprendre les facteurs déterminants de la cession/reprise que les partenaires co-fondateurs de Transfair ont mené une étude approfondie auprès d’un panel de chefs d'entreprise et repreneurs potentiels.
Menée du 9 septembre au 14 octobre 2019 par Infopro Digital Etudes pour les partenaires fondateurs du salon Transfair, l'enquête (questionnaire auto administré en ligne) portait sur un panel composé de repreneurs d’entreprise, cédants d’entreprise et personnes intéressées par une reprise d’entreprise.
Les entreprises concernées comptent majoritairement moins de 10 salariés (54%), 10 à 49 salariés (28%), 50 à 249 salariés (10%) ou plus de 250 salariés (6%). Leur chiffre d’affaires est de moins de 1 million d’euros pour 43% d'entre elles, de 1 à 5 millions (29%), de 5 à 20 millions (11%), plus de 20 millions (9%). 40% des répondants sont situés en Ile de France, 60% sur le reste du territoire et leur âge est situé entre 43 à 53 ans (39%) et 54 à 73 ans (45%).
Reprendre une entreprise, c’est avant tout parier sur sa croissance
Le potentiel de croissance de l’entreprise est de loin le premier critère dans la reprise d’une entreprise. 55% des répondants estiment qu’il exerce une influence primordiale. Il est ainsi considéré comme plus important que la rentabilité, jugée primordiale par 37% des répondants, ou la valeur de l’entreprise, jugée primordiale par 25% des répondants.
« Présenter une vision à long terme, un plan de croissance, une évolution potentielle » est la méthode la plus souvent citée spontanément par les répondants pour améliorer l’attractivité d’une entreprise (à égalité avec l’amélioration de la rentabilité et du CA).
L’humain au centre des décisions de reprise
L'équipe, les ressources humaines et le savoir-faire de l'entreprise est le 3ème critère le plus souvent cité spontanément lorsqu’on pose la question « qu’est qui rend une entreprise attractive aux yeux des repreneurs ? ».
On remarque aussi que les talents internes à l’entreprise influencent la décision de reprise de 92% des répondants.
Critères rationnels vs critères émotionnels
Si 85% des répondants se déclarent totalement rationnels ou plutôt rationnels, 49% d'entre eux estiment que les valeurs véhiculées par l’entreprise, la marque ou le produit influencent davantage leur décision de reprise que la valeur, et 30% des répondants estiment que le plaisir entrepreneurial influence davantage leur décision de reprise que la rentabilité.
« La reprise d’une entreprise est un pari sur l’avenir. L’étude souligne que plusieurs éléments entrent en jeu dans le processus de décision du repreneur. L’élément central qui guide tout repreneur dans sa prise de décision est objectif et rationnel (ex. le potentiel de croissance, l’activité ou le secteur d’activité de l’entreprise et sa rentabilité). Deux autres éléments importants entrent également en considération : un élément subjectif qui relève de l’intuition (ex. le produit ou service proposé sur le marché, les talents internes à l’entreprise ainsi que ses valeurs) mais également le conseil d’un avocat. » commentent Christiane FÉRAL-SCHUHL, Présidente du Conseil national des barreaux et Marie-Aimée PEYRON, Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris
Le plaisir entrepreneurial influence davantage ceux qui n’ont pas encore repris d’entreprise
74% des répondants estiment que le plaisir entrepreneurial influence ou influencerait leur décision de reprendre une entreprise. Cette notion de plaisir est surtout importante pour ceux qui n’ont pas encore repris d’entreprise. Ils sont 68% à considérer que cela a ou aurait une influence forte sur leur décision (contre 53% pour ceux qui ont déjà repris une entreprise pour leur propre compte).
L'attractivité du territoire : une donnée fondamentale
L’attachement affectif ou personnel au territoire est un critère rarement pris en compte dans la reprise d’une entreprise. 71% des répondants estiment en revanche que l’attractivité du territoire (accessibilité, bassin d’emplois, incitations fiscales…) influence davantage leur décision de reprise que l’attachement au territoire. Les repreneurs semblent donc mobiles et prêts à faire entrer les différents territoires en concurrence.
L’importance du conseil des professionnels et de l’intuition
80% des répondants estiment que les conseils des professionnels de la transmission d’entreprise (experts comptables, avocats, notaires, réseaux d’accompagnement) influencent ou influenceraient leur décision de reprendre une entreprise. Les repreneurs pour le compte d’une entreprise sont ceux pour qui ces conseils sont le plus importants.