A l'appel des représentants des professions du droit, des milliers d'avocats, notaires, huissiers, administrateurs et mandataires judiciaires, greffiers des tribunaux de commerce et commissaires-priseurs judiciaires venus de toute la France ont manifesté ce mercredi 10 décembre 2014 contre le projet de loi dit "Macron" dans les rues de Paris, de la place de la République jusqu'à la place de l’Opéra.
Six professions du droit unies contre la loi MacronPour la première fois, ces six professions étaient réunies pour manifester."Vous assistez à une situation unique, un moment exceptionnel. Jamais les six professions réglementées n'avaient été réunies", a indiqué le président du Conseil national des barreaux (CNB), Jean-Marie Burguburu."Ces professionnels viennent de toute de la France, de Paris et d'ailleurs pour défendre les professions juridiques c'est à dire pour défendre les citoyens. Notre combat n'est pas corporatiste. C'est la défense des libertés qui est en jeu. La justice n'est pas une marchandise. Les capitaux extérieurs n'ont pas à venir dans nos cabinets et nos études. Nous devons rester indépendants. Sans indépendance, il n'y a pas de profession juridique, pas de liberté, pas de démocratie", a lancé le Président du CNB.
Pour Pierre-Luc Vogel, Président du Conseil Supérieur du Notariat, le projet loi Macron menace la sécurité juridique des français : "Nous devons obtenir le retrait du "volet professions juridiques" de la loi Macron. Ce combat, nous le mènerons jusqu'à la victoire pour que la réforme soit bénéfique pour les français et pour notre système de droit
"Il n’y aura pas de désert juridique, ni pour les huissiers, ni pour les notaires, ni pour les avocats"A l'issue de la manifestation, les représentants des professions du droit ont été reçus par la garde des Sceaux."Le travail de concertation a été payant, nous sommes arrivés à un texte acceptable qui ne met en péril ni les professions, ni l’accès au droit sur l’ensemble du territoire." a indiqué Christiane Taubira. Pour la ministre, ies inquiétudes des professions du droit sont légitimes : "Le projet de loi a beaucoup évolué. Les professions découvrent un texte qui a été arbitré jusqu’à la nuit dernière. Il y a plus de quatre mois, ces professions étaient en effet menacées dans leurs compétences exclusives. Ce n’est plus le cas." La garde des Sceaux a voulu rassurer les représentants des professions juridiques réglementées : "Il n’y aura pas de désert juridique, ni pour les huissiers, ni pour les notaires, ni pour les avocats".
Pour le représentant des avocats, la ministre "n’a permis d’esquisser aucune solution" et ne dissipe pas les inquiétudes des professions du droit car "le projet de loi reste inchangé à ce jour, sans aucune prise en compte des propositions et des inquiétudes des professions concernées"."Constatant le blocage des échanges avec le gouvernement et la force inédite de notre rassemblement, la ministre de la justice nous invite à rester mobilisés dans le cadre des discussions parlementaires à venir. Nous poursuivrons donc notre combat à l’Assemblée Nationale et au Sénat !", a déclaré Jean-Marie Burguburu, à la sortie de la Chancellerie.