Didier Lamèthe et Jean-Philippe Gille, administrateurs de l'AFJE commentent le rôle du juriste à l'International.
Dans une économie mondialisée, le métier de juriste à l’international évoque l’image d’un professionnel nomade se déplaçant en permanence principalement pour négocier des contrats dits internationaux, mais également d’un juriste expatrié (un juriste travaillant dans le service juridique d’une filiale) ou impatrié (un juriste étranger travaillant au siège de la maison-mère). Dans un tel contexte, le temps passé en déplacements à l’étranger ne constitue plus un élément caractéristique et il faut sans doute revenir à une donnée plus simple : la dimension transnationale de l’activité juridique.
De fait, un juriste à vocation purement nationale se trouve confronté à un environnement dépassant les frontières de son pays d’intervention. Tout juriste, quel que soit ses domaines d’intervention doit intégrer d’une manière pragmatique cette réalité et s’y adapter nécessairement, faute de quoi il perdra en efficacité et se marginalisera de lui-même.
Dans une certaine mesure, la technologie (courriel, e-rooms, visioconférence) et la nécessité de maîtriser les coûts (notamment ceux d’une expatriation de longue durée) contribuent à une diminution relative des déplacements et des expatriations. Cela n’empêche pas les juristes de travailler avec des acteurs, internes ou externes à leur entreprise ou leur groupe, relevant de différents pays.
La dimension des groupes internationaux, assortie de la levée des barrières culturelles impliquent des juristes connaissant à la fois les contextes locaux spécifiques et les normes diverses imposées par le siège. Le fait de pouvoir assurer de telles liaisons fonde l’activité internationale du juriste.
Depuis une trentaine d’années, les études juridiques se sont internationalisées par des matières, des spécialités et des cursus internationaux au sein d’universités étrangères. Rien d’étonnant que le marché des professions juridiques soit devenu lui-même international et très concurrentiel. Assurément, il faut se féliciter d’un pluriculturalisme juridique dans les directions juridiques centrales de groupes internationaux. Et il ne faut pas s’inquiéter d’une délocalisation d’opérations juridiques accessoires dans un pays au coût de main d‘œuvre moins élevé.
L’exercice de la profession en prise avec l’international peut être source d’interrogations ou de conduites managériales : quelles formations de base ou complémentaires suivre ?
Comment prendre en compte la dimension internationale dans l’organisation de la fonction juridique ? Comment mieux intégrer la dimension interculturelle ? Comment repenser la pratique courante du métier ? Que faire après des postes de juriste international en termes de gestion de carrière ?
Les articles et nombreux témoignages vivants, réunis dans ce dossier spécial, vous offriront sans doute une idée neuve du juriste à l’international et vous apporteront un éclairage utile à votre propre positionnement.
A propos
Cet article provient du numéro 13 de Juriste Entreprise Magazine (JEM), magazine de l'Association Française des Juristes d'Entreprise (AFJE) dont le dossier spécial est consacré à la mondialisation.
TÉLÉCHARGER LE MAGAZINE AU FORMAT PDF