Interview vidéo des candidats au Conseil de l'Ordre du barreau de Paris sur la transformation numérique des avocats (Mandat 2020 -2022).
La campagne bat son plein et les candidats au conseil de l’ordre du Barreau de Paris ont de nombreuses idées à porter ou à défendre auprès de leurs électeurs.
Mais s’ils étaient élus, quelle serait leur politique en matière de transformation numérique des avocats ? Quelles solutions pour réduire la fracture numérique ?
Les candidats s’accordent tous pour vouloir œuvrer à réduire la fracture numérique. De nombreuses solutions sont proposées : aide à l’accès aux outils numériques, développement de partenariats avec des éditeurs de solutions informatiques et formation des avocats, modernisation des canaux de communication (passage du fax à l’email) ou encore développement d’outils intégrés de création de sites internet, plateforme de paiement en ligne, application mobile… Un florilège d’idées que nous vous invitons à découvrir dans notre vidéo en fin d’article.
Où se situent les candidats en matière de transformation digitale ?
Les situations des candidats dans le domaine divergent. Si certains font mention de leur smartphone et de tablettes pour les soutenir dans leur activité, d’autres s’en tiennent au marketing digital ou au stockage de documents. Il n’en est pas moins que sont mentionnés l’automatisation des processus pour les opérations de due diligence qui sont selon l’un d’entre eux l’opportunité de se focaliser sur des tâches à haute valeur ajoutée et d’éviter les actes redondants.
Que pensent les candidats de l’intelligence artificielle ?
Là aussi, les avis vont d’un extrême à l’autre. Tous s’accordent sur le fait que robotiser la décision juridique serait une erreur. Mais pour ce qui est de l’utilisation de l’intelligence artficielle, si la plupart sont pour la justice prédictive, certains y sont farouchement opposés : « La justice prédictive c’est l’intelligence artificielle poussée à son extrême, et c’est un danger colossal ! […] La justice est déjà une machine à broyer, mais avec l’intelligence artificielle, c’est la dictature du numérique. »
D’autres, au contraire, défendent cette nouvelle pratique : « A aucun moment il n’a été question de robotiser la décision elle-même, c’est un fantasme. La justice prédictive est une mauvaise appellation : c’est une justice rétro-prospective, basée sur le passé. Tout ce qui est au service de la justice et de son caractère opérationnel n’est qu’un progrès pour tous les justiciables. »
Et les membres actuels de l’ordre dans tout ça ?
Nous avons recueilli le témoignage de Maître Nathalie Attias, Membre du conseil de l’ordre et représentante de l’incubateur du barreau de Paris depuis 2 ans. « J’ai eu à cœur de sensibiliser les avocats de l’imminence de prendre en main les outils numériques. Parler de legaltech est contreproductif à l’heure actuelle car la plupart des avocats ayant la « tête dans le guidon » s’imaginent que créer une startup est insurmontable. Or leur dire de s’emparer des outils numériques pour éviter qu’ils soient en situation de fracture vis-à-vis de leurs clients (qui ont déjà fait cette transformation) fait partie intégrante de mon travail de sensibilisation. »