"A chaque fois que se passe un événement, on a l'impression que c'est l'avocat qui en fait les frais"

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christian charriere_bournazelChristian Charrière-Bournazel, Président du CNB, a appelé à la mobilisation des avocats sur les projets gouvernementaux qui portent la marque "d’une défiance et d’une forme de discrédit imméritée" à l'égard de la profession.

Les préoccupations des gouvernants semblent davantage orientées vers la recherche des fauteurs de trouble ou des boucs-émissaires plutôt que faire des solutions constructives. Et à chaque fois que se passe un événement donné en ce moment, on a le sentiment que c'est l'avocat qui en fait les frais.


La coupe est pleine pour les avocats, Christian Charrière-Bournazel, Président du Conseil national des barreaux (CNB), a fait part de "l'extrême préoccupation et parfois même l'exaspération que les avocats éprouvent en face des projets gouvernementaux qui se succèdent et qui donnent le sentiment d'une extrême défiance à leurs égards et d'une forme de discrédit que nous estimons ne pas avoir mérités".
Selon lui,  "
les préoccupations des gouvernants semblent davantage orientées vers la recherche des fauteurs de trouble ou des boucs-émissaires plutôt que faire des solutions constructives. Et à chaque fois que se passe un événement donné en ce moment, on a le sentiment que c'est l'avocat qui en fait les frais".
Le président du CNB a listé les textes ou projets de textes "
dans lesquels la profession d’avocat est tenue pour suspecte dans son ensemble, évincée et attaquée".
Ainsi, il a fustigé notamment 
le projet de loi de sécurisation de l’emploi écarte les avocats des procédures de licenciement collectif, privant ainsi les salariés menacés d’une défense digne de ce nom, le projet de loi sur la transparence et la fraude fiscale  avec l’éviction des avocats dits "d’affaires " de la représentation parlementaire, la réforme fiscale qui étend le champ de la bande organisée aux avocats conseils notamment, l’instauration d’actions de groupe au rabais ou encore le projet de taxe sur le chiffre d’affaires des avocats pour financer l’aide juridictionnelle.

Dans cette situation, on aimerait que les magistrats décident de faire avec nous ce que nous ferons en septembre une marche sur la place Vendôme et sur l'Elysée pour dire que çà suffit !

Christian Charrière-Bournazel, est également revenu sur la délibération de la Conférence des premiers présidents de Cour d'appel et critiqué le fait qu'on "retire à la justice classique toute une série de litiges" en matière de "divorce, protection des mineurs, surendettement". Pour lui, ces réformes font entrer la France dans une "société bureaucratique avec officine", qu'il compare à "l'URSS, où il fallait aller voir des comités de quartier" pour régler un litige.
"N
ous ne pouvons pas continuer à accepter, alors que [la justice] manque de moyens, qu'on ne réponde pas par des réformes profondes et importantes et qu''un droit fondamental qui est l'accès au juge et à la justice soit tempéré" a-t-il poursuivi.
Aussi, 
il propose aux magistrats comme avocats de faire une marche sur la place Vendôme et sur l'Elysée : "si je ne suis pas entendu, j'ai demandé aux bâtonniers de France de signer une pétition et nous nous ferons entendre dans la rue. Et s'il faut nous ferons grève". "Dans cette situation, on aimerait que les magistrats décident de faire avec nous ce que nous ferons en septembre une marche sur la place vendôme et sur l'Elysée pour dire que çà suffit !" a-t-il précisé car "trop c'est trop, nous n'en pouvons plus."


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