La CNCDH a remis le 18 juillet à Isabelle Lonvis-Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, son 31ème rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.
Le baromètre annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) relatif à la a lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie révèle que les Français continuent d’être globalement plus tolérants.
Cependant, le rapport souligne que certains groupes de population demeurent rejetés, victimes de violences et de discriminations. Les préjugés à l’égard des musulmans restent élevés.
Expulsions sans information préalable ni alternative, non inscription à l’école, rupture dans la vie professionnelle, interruption des soins… les personnes vivant dans des lieux de vie informels sont stigmatisées et vivent dans une grande précarité.
Les Roms font l’objet d’un racisme banalisé.
1,2 million de personnes seraient victimes chaque année d’au moins une atteinte à caractère raciste
Par ailleurs, la CNCDH s’inquiète du maintien à un niveau élevé de la délinquance à caractère raciste.
Les différentes enquêtes de victimisation
1,2 million de personnes seraient victimes chaque année d’au moins une atteinte à caractère raciste. Or, moins de 1000 condamnations sont prononcées chaque année pour infraction à caractère raciste ou commise avec la circonstance aggravante de racisme. Malgré l’ampleur du phénomène, en 2020, aucune condamnation pénale n’a été prononcée du chef de discrimination.
Pour la CNCDH, faire reculer le chiffre noir permet de lutter contre le sentiment d’impunité des auteurs, de restaurer les victimes dans leur dignité et de resserrer les liens de confiance entre les minorités et les institutions de la République. Elle recommande en particulier de renforcer l’usage des dispositifs de pré-plainte et de plainte en ligne et d’intégrer dans le logiciel de prise de plainte un item « discriminations » qui devrait être systématiquement rempli pour orienter de façon plus efficace les investigations. Enfin, elle préconise des nouveaux dispositifs pour lutter plus efficacement contre la haine en ligne.
Poursuivre l’information et la formation
Le rapport insiste également sur la nécessité de mieux sensibiliser les Français pour combattre les préjugés parfois inconscients et pour prévenir les discriminations. Des campagnes de sensibilisation co-construites avec l’ensemble des personnes concernées devraient être déployées sur un temps long. De même, il faut valoriser la « culture du débat » promue dans le cadre de l’enseignement moral et civique et de généraliser l’Éducation aux médias et à l’information (EMI).
Il estime indispensable de former le personnel éducatif et de mettre à disposition des outils facilement mobilisables pour éduquer les élèves à un usage civique des outils numériques.
Arnaud Dumourier (@adumourier)