Le Monde du Droit a interrogé Florence Schlegel, associée en charge du pôle Compliance du cabinet Simon Associés.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
J’ai développé une expérience juridique et de compliance internationale depuis plus de 22 ans, acquise dans le service et dans l’industrie pour des groupes américains et français, cotés ou non, tels que Bouygues Telecom, SFR, WorldCom, Rohm and Haas, Dow Chemicals, Arkema ou encore Sonepar. Je suis titulaire d’un executive MBA de l’INSEAD en 2014, d’un LLM (master of Laws) spécialisé en droit de la concurrence européenne (université d’Exeter, Angeleterre) en 1995 et d’un DEA en droit privé.
Qui a le plus influencé votre carrière ?
Je commencerais par ma grand-mère, une des premières institutrices en 1920, ma mère qui a exercé le métier de médecin et reste un médecin dans l’âme, trois dirigeants de Rohm and Haas, groupe américain coté dans la chimie qui m’ont fait confiance et m’ont acceptée sur des projets juridiques divers et des restructurations complexes à l’international (Pierre Brondeau, Jean-François Mayer et Patrice Barthelmes), la directrice juridique du pôle droit économique Sylvie le Pen qui m’a appris le métier de business partner. Toutes ces personnes ont démontré un grand professionnalisme, un esprit innovant, de l’humanisme, de la générosité et un esprit transverse.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
J’en ai plusieurs. Tout d’abord, la décision d’une cour arbitrale à New York qui décide de débouter entièrement la demande de la partie adverse dans une situation pourtant complexe mais qui démontre qu’un comportement transparent apporte ses fruits ; L’obtention d’une notification des griefs auprès de la DG Comp de la Commission européenne pour l’ouverture d’un marché d’un nouveau gaz réfrigérants après trois ans de bataille juridique, économique et de communication ; ma première nomination en tant que chief compliance officer dans la chimie américaine en 2005.
Quels sont vos domaines de compétences ?
En tant que directeur juridique groupe à l’international et Chief Compliance Officer, mes domaines de compétences sont l’adaptation à la culture de l’entreprise et du pays, une connaissance et expertise de systèmes juridiques étrangers, des domaines de prédilection tels que le M&S, le droit de la concurrence, la lutte anti-corruption les fraudes, les investigations, la sureté des personnes et des data, le trade compliance, la formation théorique et pratique, le transactionnel, le contentieux/arbitrage, le devoir de vigilance. Ces compétences peuvent s’exercer tant au niveau national qu’international.
Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?
Il y a de nombreuses actualités tant au niveau de l’AFA (agence française anti-corruption avec les collaborations à l’étranger), qu’au niveau de la CNIL (300 contrôles sur 2018), la nouvelle règlementation anti-blanchiment, l’utilisation des outils règlementaires comme un outil de compétitivité (message de Bercy et des gouvernements divers), le changement de paradigme avec la multiplication des legaltechs, le développement de l’intelligence artificelle...
Qui conseillez-vous ?
Nous conseillons tout type d’entreprise, de la TPE/start-up à la société cotée ou groupe familial en France ou ayant des implantations en France et à l’étranger.
Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?
L’objectif principal est de développer ce nouveau pôle transverse et qui se nourrit de tous chez Simon Associés pour apporter notre expertise aux entreprises, leur permettre de trouver de nouveaux outils compétitifs business, tout en adoptant des règles leur apportant un atout culturel.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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