Le Monde du droit a interrogé David Lacombe, fondateur de La Clinique de la Crise.
Pouvez-vous nous présenter La Clinique de la Crise ?
C’est, dans le contexte de crise sanitaire, devenue économique, financière et sociale, que La Clinique de la Crise a été lancée, avec le soutien de X-PM et son réseau de managers de transition. Il s’agit d’une initiative qui vise à révolutionner le suivi des missions de traitement amiable des difficultés d’entreprise que sont le mandat ad hoc et la conciliation. Ces procédures ont prouvé leur efficacité, mais sont trop souvent méconnues des dirigeants ou utilisées bien trop tardivement alors qu’elles sont sources de réussite à 70%.
Fort de ce constat, La Clinique de la Crise s’est entourée de personnalités incontournables, expertes de l’humain et de la résilience des entreprises : Christophe Caupenne, ancien patron des négociateurs du Raid, l’unité d’élite de la Police Nationale, Gérard Gauger, ancien patron de banque, médiateur auprès de la CCIP et ancien Juge consulaire, Marie-Josée Bernard, chercheuse et professeure de management et de leadership à l’EMLyon Business School, et Arnaud Marion, redresseur d’entreprises, au travers de son Institut des Hautes Études en Gestion de Crise (IHEGC), pour permettre au plus grand nombre l’accès aux procédures de prévention, notamment en élargissant le champ des professionnels susceptibles d’intervenir en qualité de mandataire ad hoc et de conciliateur.
Quelle est votre principale valeur ajoutée ?
Le positionnement de La Clinique de la Crise permet la désignation d’experts sectoriels rompus aux techniques de négociation en temps de crise, ainsi que la collaboration avec des managers (principalement des anciens chefs d’entreprise), mobilisés pour accompagner sur la durée les dirigeants en difficulté.
À ce titre, nous nous sommes rapprochés du réseau de managers de transition de X-PM qui met à disposition les profils que nous sélectionnons, experts dans l’accompagnement des opérations de restructuration et de retournement. Grâce à des modules de formation dédiés à la résolution amiable des difficultés d’entreprises dispensées par La Clinique de la Crise, ces managers sont formés à la gestion de situations complexes, pour apporter aux dirigeants leur expérience et leur connaissance du secteur d’activité dans lequel ils ont pu déjà évoluer.
Par ailleurs, et étant donné que les membres de La Clinique de la Crise s’engagent à ne pas multiplier le nombre de leurs missions, les chefs d’entreprise peuvent compter sur une très forte disponibilité de ces acteurs du retournement, totalement mobilisés.
En outre, et parce que les missions de redressement des entreprises confiées aux membres de notre réseau ne représentent pas l’essentiel de leurs activités, lesquels tirant très souvent l’essentiel de leur revenu d’autres sources, les honoraires pratiqués sont beaucoup moins importants que ceux d’autres professionnels.
Entre autres avantages, les professionnels de La Clinique de la Crise qui interviennent en qualité de mandataire ad hoc et de conciliateur ne sont pas des mandataires de justice. De ce fait, le dirigeant n’a pas l’impression que le professionnel ait un quelconque intérêt à l’échec de la procédure de prévention, dans la mesure où ce dernier pourrait également intervenir dans l’éventuelle procédure collective subséquente (sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire). Comment peut-on empêcher un homme ou une femme qui joue sa survie économique de ne pas supposer l’existence d’un « agenda caché » ? Il n’est pas exclu de penser (et c’est humain) : « Si un mandataire de justice a échoué avec le mandat ah hoc, pourquoi réussirait-il ensuite ? ». Il est toujours bon de changer d’équipe en cas d’échec. La Clinique de la Crise en est la garantie puisqu’elle ne pourra intervenir en tant qu’administrateur ou mandataire judiciaire, et ce pour des raisons règlementaires.
Comment accompagnez-vous les chefs d’entreprises ?
La Clinique de la Crise propose aux chefs d’entreprise en difficulté de les accompagner au travers de 3 expertises :
- la prévention/détection des difficultés par la mise en place d'un diagnostic flash gratuit (D.I.A.G, pour Détecter, Informer, Accompagner et Gérer) afin d'aider le chef d'entreprise à prendre les bonnes décisions,
- le mandat ad hoc et la conciliation exercés par un professionnel sectoriel rompu aux techniques de négociation en situation complexe,
- l'accompagnement des chefs d'entreprises et leurs organisations dans le mécanisme de résilience post-crise
L’objectif est donc d’accompagner le dirigeant de l’amont vers l’aval dans le cadre de la résolution des difficultés de son organisation ; ce qui permet de nouer une forte relation de confiance, indispensable au processus de redressement mais également au rebond des hommes et femmes qui font l’entreprise.
Propos recueillis par Yannick Nadjingar-Ouvaev