A l'occasion de la sortie du livre "Lawyers à la dérive" des éditions Maïa, Le Monde du Droit a rencontré son auteur, Nicholas Beaulieu.
La rédaction attire l'attention de ses lecteurs sur le fait que Nicholas Beaulieu est un personnage fictif.
Nicholas Beaulieu, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Nicholas Beaulieu, ex Managing Partner du bureau parisien du cabinet américain Brown, Traver, Crae & Smith, aujourd'hui écrivain.
Pourquoi avoir écrit "Lawyers a la dérive" ?
Je souhaitais partager mon expérience du droit et des affaires, deux univers où se mêlent jeux de pouvoir et ambitions personnelles. Il convient d'être extrêmement solide pour se lancer dans la carrière d'avocats d'affaires. C'est pourquoi je souhaitais donner des clés de lecture à ceux qui souhaitent s'y confronter, et à ceux qui souhaitent y progresser.
Dans votre livre, vous évoquez le monde du droit et l'évolution des métiers juridiques, certaines réformes vous semblent-elles nécessaires ?
Attractivité, parité, interprofessionnalité, outils numériques, certaines réformes sont en effet nécessaires. Il me semble en particulier que la création d'un véritable statut d'avocat en entreprise est une avancée nécessaire pour l'attractivité de notre droit en général et de la place de Paris en particulier. Comme je le mentionne en page 104 de mon ouvrage "Lawyers à la dérive", les postes de juristes en entreprise sont de plus en plus prisés, car, en plus de l'expertise juridique, ils permettent d'exercer des responsabilités opérationnelles et stratégiques. Dans certaines entreprises, ils peuvent même conduire à des places de secrétaire général ou de membre du COMEX. Pour toutes ces raisons, il convient d'offrir à ces métiers de talent et d'avenir les mêmes garanties, et donc le même statut, que celui dont bénéficient les avocats, que ce soit notamment en termes de secret professionnel et de confidentialité.
Quel regard portez-vous sur la profession d'avocat ?
De toute évidence, nous assistons à une opposition frontale entre des gardiens du temple inamovibles et des progressistes qui confondent souvent modernité et fuite en avant. L'humanité vit actuellement une rupture anthropologique majeure, et notre profession doit être à la hauteur. Face aux mutations économiques et technologiques, notre avenir appelle des évolutions fortes, que ce soit en matière d'accès aux tribunaux, de financement de la justice, de passerelles interprofessionnelles, de transmission du savoir ou de bien être des avocats. Il est temps de mettre en marche un véritable mouvement capable de faire rimer défis de demain et succès collectifs.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)