Le rapport "L'entreprise engagée face aux défis du XXIe siècle", publié par le Club des Juristes et présidé par Isabelle Kocher de Leyritz, propose une réévaluation significative du rôle des entreprises dans un monde marqué par des crises climatiques, géopolitiques et sociales. Ce document ambitieux appelle à dépasser la simple conformité réglementaire pour adopter une approche proactive et dynamique.
Un nouveau paradigme de responsabilité
Le rapport insiste sur la nécessité d'une transition vers un « droit de l'engagement », qui valorise l'innovation et les actions proactives. Cela implique une redéfinition des critères de responsabilité, en se concentrant non seulement sur les résultats passés mais aussi sur la capacité des entreprises à anticiper et à répondre aux enjeux futurs.
Il s'agit d'encourager l'innovation et de mettre en avant les entreprises les plus engagées dans la transition écologique et sociale. Contrairement au « droit des limites » actuel, qui contraint les moins avancées, ce nouveau cadre valorise les actions des entreprises les plus avant-gardistes.
Pour les auteurs du rapport, cette logique peut servir de point de repère pour les travaux d’amélioration progressive de la CSRD et des textes européens récents.
Transformation de la gouvernance et leadership
Les dirigeants sont appelés à repenser leur approche du leadership. Plutôt que de simplement garantir la conformité, ils doivent incarner une vision inspirante, capable de fédérer salariés, actionnaires et partenaires. Ce leadership visionnaire est essentiel pour anticiper les défis sociaux et environnementaux, et favoriser une transition harmonieuse.
Les conseils d'administration, eux aussi, voient leur rôle évoluer. Ils doivent désormais se concentrer sur la proactivité des entreprises face à la transition, en assumant les dilemmes complexes qu'elle implique.
Coopération
Pour réussir, les entreprises doivent normaliser la coopération à long terme, notamment à l'échelle territoriale. Le rapport souligne l'importance d'une vision partagée d'un avenir désirable, qui fédère acteurs publics et privés autour d'objectifs communs. L'Europe, avec son ambition en matière de durabilité, est perçue comme un terrain clé pour déployer ce cadre de pensée.
Une nouvelle mesure du succès
Le rapport propose que la vitesse de transition d'une entreprise soit un indicateur clé de sa contribution sociétale. L'évaluation de la performance économique doit également tenir compte des besoins de transition et des risques associés, encourageant ainsi un investissement responsable dans les entreprises qui prennent des risques pour innover.
Propositions
Le rapport formule plusieurs propositions pour soutenir cette transformation :
Arnaud Dumourier