Arnaud Dumourier, Directeur de la Rédaction du Monde du Droit, a interrogé Jean-Georges Betto, l'un des fondateurs de Cabinets de croissance, un think-tank d’avocats destiné à promouvoir une vision entrepreneuriale de la profession. Selon lui, "Il convient de chercher dans les plateformes internet une nouvelle manière de collaborer entre avocats".
La promotion du modèle entrepreneurial dans la profession d’avocatJean-Georges Betto distingue deux conceptions complémentaires dans le développement actuel des cabinets d'avocats. La première étant le phénomène dit de "concentration internationale" concernant les cabinets internationaux, la deuxième étant le phénomène de "boutiques", concernant quant à lui les cabinets où l'humain a une place très importante, tant envers ses clients, que ses collaborateurs. Fondé en 2015, Cabinets de croissance est composé d'avocats de la seconde catégorie. Il s'agit d'un cercle de réflexion et de propositions, réunissant des dirigeants de cabinets agissant pour la promotion du modèle entrepreneurial dans la profession d’avocat.Jean-Georges Betto les considère comme des " entrepreneurs du Droit", prenant des risques, récoltant les bénéfices, restant maître de leur destin et ayant réellement le goût de l'exercice libéral.
Le métier d'avocat, pas en danger malgré une "ubérisation du Droit"Jean-Georges Betto ne craint pas une "ubérisation du Droit", qu'il considère comme un phénomène existant et contre lequel il ne faut pas essayer de lutter.L'avenir est le travail à forte valeur ajoutée de l'avocat, le lien de confiance, ainsi que le lien humain et non les taches mécanisables et les logiciels concernant selon lui "l'ubérisation du Droit".
Les plateformes internet, une nouvelle manière de collaborer entre avocatsEnfin, Jean-Georges Betto considère que les nouvelles technologies ne sont pas assez mises en avant dans ce métier. Les futurs travaux de Cabinets de croissance porteront donc sur une nouvelle manière de collaborer entre avocats, via les plateformes internet. Développer des plateformes de mise en relation entre avocats s'avère utile selon lui, notamment dans le partage de compétences, mais également dans le développement d'une clientèle personnelle.Il pourrait par exemple s'agir d'une forme de bourse aux dossiers personnels permettant à des avocats collaborateurs de grands cabinets de recevoir des dossiers personnels.Les futurs travaux du cercle de réflexion et de propositions iront donc vers le fait de trouver de la croissance dans les nouvelles technologies.