Arnaud DUMOURIER, Directeur de la Rédaction du Monde du Droit a interviewé Jean-Pierre BOIVIN, Associé fondateur du cabinet BOIVIN Associés sur la directive marchés publics opérant un relèvement des seuils en matière de marchés publics de prestations juridiques.
La nouvelle directive, en ce qui concerne les prestations juridiques, a relevé les seuils de manière significative à 750.000 euros alors qu'en droit interne ces seuils sont beaucoup moins élevés (15.000 à 20.000 euros). Selon Jean-Pierre BOIVIN, l'enjeu est important pour le monde des publicistes notamment les rapports entre avocats conseils et collectivités publiques. Malgré la formation de hauts spécialistes en droit public, des pratiques d'appel d'offre et de réponses aux appels d'offre connaissent des dérives. Il est intéressant de voir que le marché a dévié, et que partent des réponses d'appel d'offre à des prix en deçà des prix parisiens de coûts.
La réponse communautaire est une réponse de liberté. En effet, en rehaussant les seuils, les acheteurs publics ne se sentent plus contraints. Les collectivités publiques aujourd'hui, expriment une protestation sur la qualité de la réponse des avocats. Cependant, les collectivités par leur choix sont auteures de ces résultats car elles ne se basent que sur le coût de la prestation. Il faut rétablir un meilleur équilibre, la directive y invite. Il faut espérer que les pouvoirs politiques français comprennent le message communautaire et il s'agit également d'éduquer les acheteurs publics qui se calquent souvent sur le critère prix et non sur la qualité, le professionnalisme ou la reconnaissance.
Les meilleurs juristes sont faciles à repérer, les entreprises le font, pourquoi les acheteurs publics ne le font pas ?