Créé en janvier 2014, l’Incubateur du barreau de Paris veut promouvoir et favoriser l’innovation juridique notamment au travers d’un prix récompensant à la fois les avocats et les entreprises qui innovent mais aussi en formulant des propositions au Conseil de l’Ordre afin de faire évoluer la réglementation.
Né d’une initiative lancée en 2012 par de jeunes avocats pendant la campagne électorale des actuels bâtonniers de Paris, le projet d’incubateur, baptisé à l’origine "Caravane", avait pour objectif d’impliquer le plus grand nombre de jeunes avocats sur des sujets d’avenir de la profession (réforme de l’accès à la profession, accès au droit, gouvernance de la profession…).
Confronté à un marché du droit en pleine mutation (ouverture à la concurrence, création de boutiques, démarchage, ouverture du capital à des tiers…) avec la création de nombreuses legal startups dont certaines empiètent sur le périmètre des avocats, Pierre Olivier Sur, Bâtonnier de Paris et Laurent Martinet, vice-Bâtonnier de Paris ont décidé de pérenniser cette initiative et les idées qu’elle portait en soutenant la création d’un « Incubateur du barreau de Paris » le 1er janvier 2014.
Pour Lise Damelet, l’un des quatre membres fondateurs, "l’innovation juridique n’a pas été pensée jusqu’à ce jour en France dans le cadre d’une structure ad hoc ; c’est précisément l’ADN de l’Incubateur".
L’Incubateur du barreau de Paris a pour ambition à la fois d’accompagner et récompenser les projets mais aussi d’être un laboratoire d’idées pour formuler des propositions nouvelles d’évolution de la réglementation devant le Conseil de l’Ordre d’ici juin 2015.
Il s’agit de promouvoir l’innovation dans l’ensemble des barreaux :
"Notre ambition est d’impulser la réflexion au niveau du barreau de Paris et au niveau national auprès des barreaux et promouvoir notre vision de la profession d’avocat" souligne Adrien Perrot, autre membre fondateur de l’Incubateur.
Un incubateur de projets avec un Prix de l’innovation juridique
Un des objectifs de l’Incubateur est de récompenser l’innovation juridique avec le Prix de l’innovation juridique qui récompensera deux lauréats dans la catégorie avocats et deux lauréats dans la catégorie non avocats.
Les dossiers de candidatures sont présélectionnés par l’Incubateur du barreau de Paris jusqu’au 30 novembre 2014 puis ils seront transmis aux membres du Jury (les "membres associés" à l’Incubateur) après un examen préalable de la commission déontologie du barreau de Paris.,
Le Jury procédera ensuite à l’examen des projets et votera à bulletin secret pour désigner le lauréat dans chacune des catégories en s’assurant que les projets respectent au moins l’un des critères d’éligibilité suivants :
- Faciliter l’accès au droit et à la justice ;
- Améliorer et optimiser les ressources internes des cabinets ;
- Promouvoir le droit français à l’étranger ;
- Développer des technologies visant à renforcer la compétitivité des avocats ;
- Participer à la modernisation et à la professionnalisation de l’enseignement juridique.
Les lauréats se verront décerner lors d’une soirée de remise des Prix de l’innovation juridique le 18 décembre 2014 au Palais de justice de Paris. un prix en numéraire, une offre d’accompagnement par les membres associés de l’Incubateur pendant une année et un suivi sur-mesure et une aide matérielle pendant une année par les partenaires de l’Incubateur.
Un laboratoire d’idées, le Lab
Conscient de la nécessité de réagir face aux bouleversements du marché du droit, l’Incubateur se veut être également un "Laboratoire d’idées, qui n’est pas un think tank fermé mais une véritable cellule ouverte à tous dont la vocation est d’analyser et synthétiser l’état du marché français et les discussions déjà menées tant au niveau des instances nationales qu’européennes (CNB, CCBE, etc.), identifier les obstacles légaux, réglementaires et fiscaux actuels au développement de l’activité des avocats, mettre en perspective le marché français avec les évolutions constatées à l’étranger (notamment sur les marchés anglo-saxons) et formuler des propositions concrètes de réformes."
Pour impulser cette réflexion, l’Incubateur organise dans l’année deux conférences participatives autour de sujets innovants.
Lors sa première conférence sur le "Barreau 2.0", le 9 octobre 2014 au Numa, l’Incubateur du barreau de Paris a rassemblé plus de 200 personnes venues assister à des interventions notamment sur l’intelligence artificielle appliquée aux prestations de service juridique ou encore sur les modes de financement externes des cabinets d’avocats.
Enfin, l’Incubateur a lancé une étude complète sur l’innovation juridique en France en septembre 2014, avec l’École de Droit de Science Po et le cabinet Linklaters, dont le rapport final sera publié en juin 2015.
A propos des fondateurs
Frédéric Pelouze
Frédéric Pelouze a exercé en tant qu’avocat pendant quelques années (Bredin Prat), Frédéric a lancé en 2013 la première société française de financement de contentieux (Alter Litigation Ltd.). Il est diplômé en droit de l’Université de Montpellier I, d’un master II de l’université Panthéon Sorbonne en partenariat avec HEC (majeure stratégie juridique et fiscale) et de l’université américaine de Columbia (LL.M).
Lise Damelet
Lise Damelet est avocat collaborateur senior d’Orrick Rambaud Martel et consacre son activité au droit de la concurrence français et communautaire.
Avant de rejoindre le cabinet en 2008, Lise a débuté sa carrière au sein du cabinet Latham & Watkins, aux bureaux de Paris et de Bruxelles.
Elle est diplômée notamment de l’IEP de Lille et de l’Edhec.
Adrien Perrot
Adrien Perrot est avocat associé du cabinet Deprez Perrot et consacre son activité au droit pénal des affaires et au contentieux des affaires. Avant de fonder Deprez Perrot, Adrien a débuté sa carrière au sein du bureau de Shanghai du cabinet Gide Loyrette Nouel avant de rejoindre le cabinet d’Olivier Schnerb puis Altana.
Il est diplômé du Magistère Juriste d’Affaires de l’Université Paris II – Panthéon-Assas et de Rouen Business School.
Alexandra Uhel
Admise aux barreaux de Paris et de New York, Alexandra Uhel est avocat collaborateur au sein du Département Contentieux & Arbitrage de Linklaters depuis 2010. En 2013, Alexandra a effectué un détachement de plusieurs mois en Australie, dans le cabinet partenaire de Linklaters (Allens), pour travailler sur les problématiques des Class Actions.
Elle est diplômée notamment de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et de la New York University (NYU).