La Commission européenne veut créer une nouvelle unité conjointe de cybersécurité pour combattre le nombre croissant des graves incidents de cybersécurité qui ont des répercussions sur les services publics ainsi que sur la vie des entreprises et des citoyens dans l'ensemble de l'Union européenne.
L'unité conjointe de cybersécurité, dont la création est proposée par la Commission, vise à réunir les ressources et l'expertise dont disposent l'UE et ses États membres afin de prévenir et de dissuader les incidents et crises de cybersécurité massifs et d'y réagir, le tout avec efficacité. Les communautés de cybersécurité, qui englobent les communautés civile, répressive, diplomatique et militaire du domaine de la cybersécurité, ainsi que les partenaires du secteur privé agissent trop souvent de manière séparée. Grâce à l'unité conjointe de cybersécurité, ils disposeront d'une plateforme virtuelle et physique de coopération: les institutions, organes et organismes compétents de l'UE ainsi que les États membres constitueront progressivement une plateforme européenne de solidarité et d'assistance pour lutter contre les cyberattaques majeures.
« La cybersécurité constitue une pierre angulaire d'une Europe numérique et connectée. Dans la société actuelle, il est primordial de réagir aux menaces de manière coordonnée. L'unité conjointe de cybersécurité contribuera à la réalisation de cet objectif. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence.» explique Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l'ère du numérique.
L'unité conjointe de cybersécurité fera office de plateforme pour assurer une réaction coordonnée de l'UE aux incidents et crises de cybersécurité majeurs ainsi que pour prêter assistance aux pays touchés par ces attaques pour qu'ils puissent se rétablir. L'UE et ses États membres ont actuellement de nombreuses entités qui interviennent dans différents domaines et secteurs. Même si les secteurs peuvent être particuliers, les menaces sont souvent communes, c'est pourquoi la coordination, le partage des connaissances et même un avertissement préalable semblent indispensables pour Bruxelles:
Il sera demandé aux participants de fournir des ressources opérationnelles pour l'assistance mutuelle au sein de l'unité conjointe de cybersécurité (voir ici la liste des participants proposés). L'unité conjointe de cybersécurité leur permettra de partager les meilleures pratiques, ainsi que des informations en temps réel sur les menaces qui pourraient apparaître dans leurs domaines respectifs. Par ailleurs, elle s'emploiera, à un niveau opérationnel et technique, à élaborer le plan de l'UE concernant la réaction aux incidents et crises de cybersécurité en se fondant sur les plans nationaux correspondants; à constituer et mobiliser des équipes de réaction rapide de l'UE en matière de cybersécurité; à faciliter l'adoption de protocoles relatifs à l'assistance mutuelle parmi les participants; à mettre en place des capacités nationales et transfrontières de surveillance et de détection, y compris des centres des opérations de sécurité (COS); et bien plus encore.
L'écosystème de cybersécurité de l'UE est vaste et varié et, par l'intermédiaire de l'unité conjointe de cybersécurité, il y aura un espace commun au sein duquel les différentes communautés et les différents domaines pourront collaborer, ce qui devrait permettre aux réseaux existants d'exploiter tout leur potentiel. Cet écosystème s'appuie sur les travaux entamés en 2017, avec la recommandation sur la réaction coordonnée aux incidents et crises de cybersécurité majeurs.
La Commission propose de créer l'unité conjointe de cybersécurité selon un processus progressif et transparent en quatre étapes, avec l'adhésion pleine et entière des États membres et des différentes entités actives dans ce domaine. Il s'agit de faire en sorte que l'unité conjointe de cybersécurité entre dans sa phase opérationnelle d'ici au 30 juin 2022 et qu'elle soit entièrement mise en place un an plus tard, d'ici au 30 juin 2023. L'Agence de l'Union européenne pour la cybersécurité fera office de secrétariat pendant la phase préparatoire et l'unité sera installée à proximité des bureaux bruxellois de cette Agence et du bureau de la CERT-EU, l'équipe d'intervention en cas d'urgence informatique pour les institutions, organes et agences de l'UE.
C'est la Commission qui apportera les investissements nécessaires à la création de l'unité conjointe de cybersécurité, essentiellement à travers le programme pour une Europe numérique. Les fonds serviront à la constitution de la plateforme physique et virtuelle, à l'établissement et au maintien de canaux de communication sécurisés ainsi qu'à l'amélioration des capacités de détection. Des contributions supplémentaires, notamment pour développer les capacités de cyberdéfense des États membres, pourraient provenir du Fonds européen de la défense.