Le garde des Sceaux annonce un budget insuffisant pour 2025, tout en s'engageant à défendre les priorités de son ministère, notamment en matière de recrutement.
À la veille de la présentation du budget 2025 en Conseil des ministres, Didier Migaud, ministre de la Justice, a exprimé ses inquiétudes devant la commission des lois de l'Assemblée nationale. Le garde des Sceaux a clairement indiqué que l'enveloppe prévue pour son ministère ne répondrait pas aux besoins et aux engagements pris précédemment.
Un déficit budgétaire préoccupant
« Le budget qui sera présenté en fin de semaine ne sera pas satisfaisant », a déclaré Didier Migaud, pointant du doigt un double problème. D'une part, il évoque des difficultés dans l'exécution du budget 2024. D'autre part, il souligne un écart significatif pour 2025 entre les besoins du ministère et les fonds alloués.
Le ministre a précisé que la lettre plafond transmise par le gouvernement prévoit une réduction de 487 millions d'euros pour le budget de la justice en 2025. Cette baisse significative met en péril les objectifs fixés par la loi de programmation adoptée en 2023, qui prévoyait un budget de 10,68 milliards d'euros pour 2025.
Respect des engagements en matière de recrutement
Malgré ce contexte budgétaire défavorable, Didier Migaud s'est dit « totalement mobilisé » pour défendre les intérêts de son ministère. Il a notamment insisté sur l'importance de respecter les engagements pris en matière de recrutement de personnel, en particulier de magistrats et de greffiers.
« Je suis totalement mobilisé pour faire en sorte que les engagements principaux soient tenus, notamment au niveau des effectifs. C'est essentiel que nous puissions respecter les engagements qui ont été pris », a-t-il affirmé.
Des arbitrages en cours
Le garde des Sceaux a indiqué que des discussions étaient en cours avec Matignon pour tenter d'obtenir des arbitrages favorables. Il a rappelé l'engagement du Premier ministre à travailler sur des réajustements budgétaires pour certains ministères.
« Nous sommes mobilisés pour que ces réajustements soient les plus hauts possible, pour faire en sorte que la plus grande partie des engagements qui ont été pris puissent être tenus », a expliqué Didier Migaud.
Un enjeu crucial pour le système judiciaire
Le ministre a souligné l'importance cruciale de doter la justice des moyens nécessaires à son fonctionnement. « Notre pays n'a jamais eu autant besoin de justice. Et on ne pourra pas faire plus de justice avec moins de moyens », a-t-il martelé.
Alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit public à 5% en 2025, nécessitant 60 milliards d'euros d'économies, le défi pour le ministère de la Justice sera de maintenir ses priorités tout en s'adaptant aux contraintes budgétaires.
Arnaud Dumourier