Serge Papin (Système U) : "Le droit n'est plus adapté à la distribution"

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Arnaud Dumourier, Directeur de la Rédaction du Monde du Droit a interrogé Serge Papin, Président de la coopérative Système U à l'occasion de la 7 ème édition du Business & Legal Forum qui s'est tenue le 8 octobre 2015 à Paris.

La loi du plus fort

A la question "le droit est-il adapté au secteur de la distribution ?", Serge Papin répond que le droit n'est plus adapté à la distribution, qu'aujourd'hui c'est la loi de modernisation de l'économie qui régit les rapports industrie/commerce. Cette loi, très libérale, laisse s'appliquer la loi du plus fort "dans un contexte de guerre des prix". Il y a donc  toujours une sorte de variable d'ajustement qui se fait sur toute la filière, et "les producteurs agricoles, qui sont les derniers maillons de la chaine, sont les plus malmenés par cette variable d'ajustement des prix".

Or, la toile de fond n'est plus celle de la croissance, mais celle de la déflation, ce système ne peut donc fonctionner convenablement. La France, qui est un pays mature en matière de consommation, a besoin de régulation. La distribution a besoin de quitter ce système de "négociation produits" pour aller vers un système de "négociation filières". En d'autres termes, il faut quitter le contrat bipartite pour aller vers un contrat tripartite, incluant la production à la distribution et à la transformation, et ce pour garantir des prix minimums.

Selon M Papin, si la loi ne pose pas de jalons "pour faire en sorte que la filière puisse continuer à s'épanouir  et à progresser, les gagnants se positionneront sur des champs de ruines."

La distribution doit rester concentrée sur ses points forts

La distribution et le commerce en général sont, selon Serge Papin, à l'image de notre société. Elle n'est pas très innovante mais demande à ce que l'on soit multi-canal (qui recourt à plusieurs canaux, physiques et/ou virtuels, de distribution en parallèle) et multi-formats (hypermarché, supermarché, hard-discount, supérette ou encore cash-and-carry).

Du fait de cette demande, le marché français abaisse ses frontières, l'américain Costco arrive en France, il y a Google Shopping, Lidl quitte le hard-discount pour le conventionnel. Des mutations se font donc sur le marché.

Pour garantir son avenir, Serge Papin insiste sur le fait que la distribution doit rester concentrée sur ses points forts. Elle doit être constituée de vrais professionnels, être capable de vendre par internet et avoir " la notion de magasin étendu" afin de pouvoir "commercialiser des produits qui ne seront pas présents en magasins."

La loi du plus fort

 

A la question "le droit est-il adapté au secteur de la distribution ?", Serge Papin répond que le droit n'est plus adapté à la distribution, qu'aujourd'hui c'est la loi de modernisation de l'économie qui régit les rapports industrie/commerce. Cette loi, très libérale, laisse s'appliquer la loi du plus fort "dans un contexte de guerre des prix". Il y a donc  toujours une sorte de variable d'ajustement qui se fait sur toute la filière, et "les producteurs agricoles, qui sont les derniers maillons de la chaine, sont les plus malmenés par cette variable d'ajustement des prix".

 

Or, la toile de fond n'est plus celle de la croissance, mais celle de la déflation, ce système ne peut donc fonctionner convenablement. La France, qui est un pays mature en matière de consommation, il faut donc de la régulation. La distribution a besoin de quitter ce système de « négociation produits » pour aller vers un système de « négociation filières ». En d'autres termes, il faut quitter le contrat bipartite pour aller vers un contrat tripartite, incluant la production à la distribution et à la transformation, et ce pour garantir des prix minimums.

 

Selon M Papin, si la loi ne pose pas de jalons "pour faire en sorte que la filière puisse continuer à s'épanouir  et à progresser, les gagnants se positionneront sur des champs de ruines."

 

La distribution doit rester concentrée sur ses points forts

 

La distribution et le commerce en général sont, selon Serge Papin, à l'image de notre société. Elle n'est pas très innovante mais demande à ce que l'on soit multi-canal (qui recourt à plusieurs canaux, physiques et/ou virtuels, de distribution en parallèle) et multi-formats (hypermarché, supermarché, hard-discount, supérette ou encore cash-and-carry).

 

Du fait de cette demande, le marché français abaisse ses frontières, l'américain Costco arrive en France, il y a Google Shopping, Lidl quitte le hard-discount pour le conventionnel. Des mutations se font donc sur le marché.

 

Pour garantir son avenir, Serge Papin insiste sur le fait que la distribution doit rester concentrée sur ses points forts. Elle doit être constituée de vrais professionnels, être capable de vendre par internet et avoir " la notion de magasin étendu" afin de pouvoir "commercialiser des produits qui ne seront pas présents en magasins."